Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Tension autour d’un apéromusical à Cagnes-sur-Mer
La fête au balcon, en musique, organisée par un couple du quartier des Canebiers, pour partager un peu de décompression entre voisins, a tourné court. La police est intervenue
Ils dansent, ils chantent sur les derniers hits du moment. Depuis mardi, c’est la fête sur le balcon de Williams et son épouse Caroline. Le couple qui vit à Cagnes-sur-Mer, dans le quartier des Canebiers, organise, de 18 h 30 à 20 heures, un apéritif musical. « Avec ma femme, nous avons un caractère très festif. Au départ, nous faisions des appels en visio avec nos amis, puis, on a eu l’idée de faire des vidéos sur nos comptes Facebook. Et il y a eu comme un effet boule de neige, les gens aiment bien. Depuis notre balcon, on met de la musique, on fait un peu les foufous en dansant et puis, à 20 heures, nous entonnons la Marseillaise pendant le clapping », commente Williams, contacté par téléphone. Une initiative hebdomadaire pour « être ensemble par balcons interposés, pour décompresser, car nous suivons scrupuleusement les mesures du confinement », développe le Cagnois, ancien manager dans la restauration.
Conflit de voisinage ?
Si cette initiative est plutôt appréciée, certaines voix s’élèvent et s’opposent à ce rendez-vous festif quotidien. «Ily a une partie de mécontents, certains nous disent : “Nous, on travaille le lendemain.” C’est justement pour cette raison que nous avons choisi cet horaire, pour ne pas déranger et c’est juste une heure et demie. Je ne comprends pas ce que l’on fait de mal. » Visiblement, sur fond de conflit de voisinage, l’événement a pris une autre tournure. « Vendredi soir, une patrouille de police est passée, vers 19 h 30, et on nous a dit : “Il faut couper la musique. Ça dérange.” Mon épouse, Caroline leur a expliqué : “Ça se passe partout en France, pourquoi, on n’a pas le droit de le faire ?” Et le policier a répondu : “Parce qu’ici, vous êtes à Cagnes-surMer.” Nous n’avons pas eu d’amende pour tapage diurne, c’était juste de la pédagogie. Mais, ils reviendront sûrement », redoute Williams.
Contactée, samedi, la police municipale a indiqué qu’aucune intervention de ce type n’avait eu lieu à Cagnes-surMer, renvoyant vers la police nationale. De son côté, le commissariat n’a pas été en mesure de répondre à nos sollicitations.
« Notre seul bonheur »
« Je trouve ça honteux de nous enlever notre seul bonheur de la journée. Franchement, ils n’ont pas d’autres choses à faire en ce moment », enrage Caroline sur Facebook. Williams renchérit : « Vendredi, j’ai dit : “On arrête tout”, mais finalement, j’ai bien réfléchi et après avoir échangé avec quelques voisins, j’ai pris la décision de continuer. Pour nous, c’est aussi, une nouvelle forme de lien social. » Depuis, il semble qu’aucune intervention n’a eu lieu au domicile des Cagnois.