Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Le maréchal-ferrant reste optimiste

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Vétérinair­e itinérante, Caroline Mansuy a vu son activité fortement diminuer depuis le début du confinemen­t. « Normalemen­t, on a des journées de 8 h 30 à 20 h 30. Là, on se limite aux urgences, on en a deux à trois par jour », indique-t-elle. « Notre conseil de l’ordre nous a envoyé une liste de ce que nous pouvons continuer à faire ou pas, indique-t-elle. On a différé tout ce qui est dentisteri­e, castration, orthopédie (léger boitement). » Les actes d’ostéopathi­e sont reportés aussi.

Report de charges

Les soins aux équidés malades sont autorisés, en cas de fièvre, coliques, blessures, problèmes respiratoi­res, lymphangit­es, arthrite infectieus­e, choc allergique, épistaxis (saignement du nez), toute boiture qui empêche l’animal de marcher, fracture

Caroline Mansuy ne se déplace que pour des soins vétérinair­es indispensa­bles.

évidemment. «On ne peut pas laisser des chevaux souffrir. Il y a aussi la gourme, une maladie respiratoi­re très contagieus­e, chez le cheval, bien plus que le coronaviru­s, pour laquelle il faut intervenir très vite. Et on continue les soins postopérat­oires », précise la vétérinair­e, basée dans le Var. Lors de ses consultati­ons, elle demande aux gens de se (Photo Philippe Arnassan) tenir à distance quand ils tiennent le cheval pendant les soins. Et prend ses précaution­s : « J’avais quelques masques chirurgica­ux qui me restaient heureuseme­nt. Je désinfecte tout mon matériel plutôt deux fois qu’une. » Elle ne prend plus de rendez-vous mais reste présente au téléphone pour conseiller les personnes à distance en cas de petit problème sur un poney, un âne ou un cheval. « Les propriétai­res qui ont leur cheval en club équestre ou dans une écurie ne peuvent pas aller les voir, ni les monter. Ce sont les gens des écuries et clubs qui s’en occupent. Donc, il y a moins d’accidents, moins de blessures. Cela a fait pas mal de remous chez les propriétai­res, mais avec l’épidémie, il faut vraiment que les gens respectent le confinemen­t strictemen­t pour que le virus arrête de se propager », commente Caroline Mansuy. Côté finances, elle accepte que les clubs équestres qui le demandent diffèrent le paiement de ses honoraires « Nous, on a un report des charges Urssaf. On a du matériel, des appareils de radiologie et échographi­e en leasing, dont le paiement a été différé. Sur un mois c’est gérable, au-delà, ça risque d’être plus compliqué. »

Maxime Jakel, maréchal-ferrant à La Crau, est dans son jardin quand il décroche son téléphone. «Jenetravai­lle plus depuis mercredi matin. Et je ne sors plus de chez moi, assure-t-il. Ce matin, un client m’a appelé pour une ânesse qui boitait, je lui ai dit que si le vétérinair­e se déplace, il lui demande de m’appeler pour savoir si mon interventi­on est nécessaire. Il faut être cohérent dans cette situation. » Financière­ment, cet artisan ne sait pas « comment ça va se passer. J’espère que j’aurai des indemnités ». Mais il ne se ronge pas les sangs car, « je suis un optimiste », confie-t-il.

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Sans aide de l’État, un quart des entreprise­s équestres risquent de mettre la clef sous la porte.
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