Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Inondations : plaintes supplémentaires
Trois familles endeuillées et une sinistrée viennent de solliciter une nouvelle fois la justice. Objectif : qu’on réponde – 5 ans après– à leurs interrogations qu’elles estiment légitimes
Qui est responsable des quatre personnes décédées lors des inondations du 3 au 4 octobre 2015 ? Une question toujours en suspens cinq ans après les faits. En novembre dernier, les vingt-six familles qui avaient déposé plainte contre X pour homicide involontaire et mise en danger de la vie d’autrui, avaient espéré pourtant une réponse de la justice. La procureure de Grasse les avait convoquées au tribunal pour leur parler du dossier. Elles étaient ressorties de son bureau effondrées : Fabienne Atzori n’avait pas trouvé de responsabilité dans ce dossier et parlait de classer sans suite. Avant cela, et c’est un fait assez rare dans le traitement judiciaire, elle avait quand même proposé aux plaignants de réexaminer le dossier. « Ce jour-là, elle a proposé de nous procurer les pièces du dossier et a promis qu’elle serait attentive à toute demande d’acte » explique maître Evelyne Eydoux, défenderesse bénévole des plaignants depuis 2016. En janvier dernier, l’avocate avait relancé. Sans succès. « Nous avons décidé d’insister. » En déposant quatre nouvelles plaintes avec constitution de partie civile, les victimes espèrent qu’un juge d’instruction sera nommé ce qui leur permettra d’accéder aux pièces du dossier. « Nous avons besoin de réponses à des interrogations légitimes. »
Le rapport de
L’une d’entre elles, étaye maître Eydoux fait référence au rapport d’ingénierie hydraulique commandée par la ville de Mandelieu en 1999. «On y énonçait un scénario catastrophe si le nécessaire n’était pas fait pour limiter l’urbanisation. Et si des mesures de prévention n’étaient pas prises. » Le rapport donnait dix ans avant que le quartier de la Tavernière ne soit touché. « Le quartier a tenu quelques années supplémentaires… » Ceci étant posé, la question coule de source : « Si les bassins de rétention avaient été construits à l’époque. Les conséquences auraient-elles été les mêmes ? Les victimes ont besoin qu’on leur réponde sur ce point… » L’avocate ne le nie pas : il s’est passé des choses depuis octobre 2015. « Mais on ne peut pas refermer ce dossier sans répondre aux questions des victimes… » Sur les quatre plaintes enregistrées, trois émanent donc de familles endeuillées et une d’une famille sinistrée.