Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
En Italie, des doutes surgissent sur les chiffres en Lombardie
Certaines régions italiennes arrangentelles les chiffres de l’épidémie ? Alors que la péninsule se prépare à rouvrir ses frontières, les doutes et la polémique montent dans le pays. « On peut raisonnablement soupçonner que certaines régions utilisent des astuces pour ne pas avoir à fermer à nouveau », a déclaré jeudi à la Rai 24 Nino Cartabellotta, responsable de la Fondazione Gimbe, un groupe de réflexion sur la santé. Il pointe notamment la Lombardie, où il y a eu « trop de choses étranges dans les données des trois derniers mois », y compris des personnes comptées comme étant guéries à leur sortie de l’hôpital mais toujours malades, affirme-t-il.
La liberté de déplacement repoussée d’une semaine ?
Il met aussi en avant des retards suspects dans la publication des données, même maintenant que la phase critique est terminée, et des jours où beaucoup moins de tests ont été effectués, comme si la région évitait de découvrir de nouveaux cas. « C’est comme s’il y avait une sorte de nécessité de maintenir les chiffres diagnostiqués en dessous d’un certain niveau », a-t-il accusé.
Les autorités régionales ont démenti, et menacé d’intenter des poursuites. Mais ces accusations ont fait grand bruit dans le pays. Pour le quotidien La Stampa, « des dizaines » de virologistes ont dénoncé au cours des dernières semaines « des incohérences dans les données parce qu’elles sous-estiment » le nombre de cas d’infection. Trois régions du sud du pays – la Campanie, la Sardaigne et la Sicile – ont menacé de ne pas laisser entrer les habitants du Nord, ou de leur imposer une période de quarantaine. Et face à l’incertitude, le report d’une semaine de la liberté de circuler entre régions est envisagé par le gouvernement, selon les médias. « Feu vert pour tous le 3 juin ou renvoi d’une semaine », titrait ainsi à la une le Corriere della Sera, principal tirage de la péninsule. L’Italie a enregistré plus de 33 100 décès pour plus de 231 000 cas depuis le début de la pandémie, dont près de 16 000 décès et plus de 88 000 cas pour la seule Lombardie.