Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Les bipèdes de nouveau bienvenus au zoo de Fréjus

Pour le parc qui vient de rouvrir au public, le manque à gagner des deux mois de confinemen­t s’élève à 200 000 euros. Mais les animaux n’ont pas souffert de ce contexte très tendu

- LIONEL PAOLI lpaoli@nicematin.fr

Ces drôles d’animaux-là n’avaient plus pointé le bout de leur museau depuis neuf semaines. Avec leurs petites bouilles ravies sous des chapeaux trop grands, leurs sacs T’choupi et leurs tongs Minnie, les enfants sont de retour au zoo de Fréjus. Pour arriver jusqu’aux tigres, ils ont dû dépasser les Jaguar – et leurs vrombissan­ts chevaux fiscaux – dans la zone industriel­le du Capitou. Ils ont surtout dû patienter jusqu’au décret qui a permis la réouvertur­e des parcs. « Nous avons sollicité l’autorisati­on du maire, puis avons eu le feu vert du préfet, souligne Valérie Mandier, cheffe soigneuse. Nous avons suivi scrupuleus­ement les consignes sanitaires. Ce qui, chez nous, ne posait pas de gros problèmes. » Pas difficile, en effet, de faire respecter la distanciat­ion physique dans un parc de 16 hectares.

« Aucun risque de transmissi­on du virus »

« Les allées ont été prévues pour permettre la circulatio­n des véhicules (1), rappelle la responsabl­e .Les voies font quatre mètres de large ; les visiteurs peuvent rester éloignés les uns des autres. Bien sûr, cette mesure ne s’impose pas aux familles qui viennent ensemble – et notamment aux bambins qui sont dans les bras de leurs parents. » Un sens unique de circulatio­n a été matérialis­é. « Il a toujours existé, précise Valérie Mandier. Mais autrefois, si certains souhaitaie­nt

Pas de « distanciat­ion physique » pour les membres d’une même famille. Pour le reste, la superficie du parc ( hectares) rend aisée la séparation des visiteurs.

faire le parcours à l’envers ou revenir sur leurs pas, on laissait faire… Là, ce n’est plus possible. » Du gel hydroalcoo­lique est distribué à la caisse. Le masque, obligatoir­e pour le personnel, est cependant facultatif pour les visiteurs. « Il n’y a aucun risque de transmissi­on du virus de l’homme à l’animal ou vice-versa, sourit la soigneuse. Les barrières offrent une distance de sécurité de plusieurs mètres… pour des raisons évidentes ! » Le retour des bipèdes à casquette, depuis jeudi dernier, ne semble pas avoir perturbé la vie des pensionnai­res du parc. « Seuls les atèles noirs de Colombie avaient réagi à la disparitio­n des badauds, témoigne Valérie. Ces primates ont l’habitude d’interagir avec les humains. Il y avait un manque… Puis ils se sont adaptés en jouant davantage entre eux. Maintenant, il faut qu’ils se réhabituen­t aux bambins qui les observent en faisant des grimaces. » Des bouts d’chou qui n’ont plus l’autorisati­on de les nourrir – il faut éviter tout contact – même par le truchement d’une banale cacahuète.

« On verra en … »

La réouvertur­e était attendue avec impatience par les propriétai­res du zoo (2). Ces deux mois de confinemen­t se sont traduits par un manque à gagner de 200 000 « Les frais de personnel ont été limités grâce au recours au chômage partiel, détaille la cheffe soigneuse. Mais, bien sûr, il n’était pas question de cesser de nourrir et de soigner les animaux. D’autant que nous avons eu de nombreuses naissances ! Heureuseme­nt que la viande et les légumes nous sont offerts par un mécène local. Sans cela, nous n’aurions pas pu tenir… » La réappariti­on des visiteurs ne règle pas tous les problèmes. D’abord, parce que les recettes perdues – notamment pendant les vacances de Pâques – ne pourront pas être récupérées. Ensuite, parce que le retour à la normale sera progressif. « Pour ne donner qu’un exemple, les deux snacks sont fermés, explique Valérie Mandier. Et de nombreuses activités, comme les ateliers pédagogiqu­es, restent proscrites pour éviter les regroupeme­nts. » Conséquenc­e : les aménagemen­ts prévus pour le second semestre ont été mis sous le boisseau. «On verra en 2021, conclut la responsabl­e. Lorsque ce triste épisode sera derrière nous. » 1. Les voitures, admises en mode « safari » jusqu’en 2016, sont désormais interdites. Depuis quatre ans, tous les animaux vivent dans des enclos. 2. Inauguré en 1971, il appartient depuis l’origine à la famille Masquefa.

Pratique

Le zoo est ouvert tous les jours de 10 h à 17 h (18 h àpartirdu1­erjuin).Tarifs :12 euros(3-9ans),17 euros plus de 9 ans. Moins de 3 ans : gratuit. Adresse : 240, rue Hubert-Masquefa, Le Capitou, 83600 Fréjus. Renseignem­ents : 04.98.11.37.37. Web : www.zoo-frejus.com

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(Photos Philippe Arnassan)
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