Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
La belle histoire familiale des parfumeurs Godet
De l’arrière-grand-père, formé à Grasse, à Sonia Godet qui crée à Saint-Paul-de-Vence et relance le nom. Elle a retrouvé les formules des parfums signés par son aïeul
Sonia Godet a entamé sa carrière professionnelle chez Cartier à New York. Formulatrice des créations exclusives pour les États-Unis et le Canada, Elle a fait renaître en 2017 à Saint-Paul-de-Vence la maison Godet créée en 1901 à Paris par son arrière-grandpère Julien-Joseph Godet. L’aïeul, ami de Bonnard, Maeght et Matisse, amoureux des femmes et de l’art, fut l’un des grands maîtres parfumeurs de luxe de Paris à la Côte d’Azur. Formé à Grasse et soucieux d’innover, il ose tout. Ses créations ne ressemblent à aucunes autres, bouleversent les codes pour le début du siècle. Mais La fermeture en 1970 de la boutique à Nice, plonge la maison Godet dans l’oubli. Sonia Godet est à l’origine de la renaissance de cette palette olfactive, comme aussi de nouvelles créations originales. Une aventure qui la ramène à Grasse et une belle histoire qui se prolonge.
Quelles motivations vous ont poussé à reprendre la maison Godet créée par votre arrière-grand-père ?
Je travaillais à New York en qualité de formulatrice de parfums chez Cartier pour les États-Unis et le Canada.
En , durant un séjour estival chez moi à SaintPaul, je suis tombée sur la valise historique de mon arrière-grand-père qui contenait des exemplaires de chacune de ses créations. L’attachement à mes racines s’est transformé en devoir de mémoire. Ça a fait tilt dans ma tête, c’était devenu une obsession et je ne pouvais pas rebrousser chemin, il fallait que je perpétue son oeuvre olfactive.
Avez-vous retrouvé les formules des parfums historiques qui ont fait le succès de Godet ?
Oui, j’ai retrouvé les formules, les jus, de mon arrière-grand-père j’ai pu ainsi redonner naissance aux huit parfums
historiques. Tous les parfums Godet sont essentiellement composés de matières premières, plus particulièrement des bases comme le bois de santal, le patchouli et d’essences locales du pays de Grasse la rose centifolia et le jasmin.
Vous êtes aussi à l’origine de nouvelles créations,
qu’elle est votre toute dernière ?
En effet, j’ai créé nouveaux parfums, comme Divinité, Sous le figuier, Rendez-vous au Cap-Ferrat. Le tout dernier parfum sortira en août ou septembre prochain, je ne peux pas encore tout dire, mais ce que je peux dévoiler, c’est qu’il s’agit d’une originalité, d’un paradoxe olfactif, un accord parfait entre le féminin et le masculin, le mariage des effluves du tabac boisé et de la rose. Ce n’est pas classique cette dualité, le résultat est sublime.
Votre boutique de SaintPaul-de Vence est un véritable écrin, pourquoi cette ambiance ?
Je suis installée dans un bâtiment classé, anciennement une écurie médiévale. J’ai recréé à l’identique la boutique historique de Nice, j’ai utilisé tous des meubles de famille et ceux de l’époque de mon arrière-grandpère. C’est vrai, l’inspiration des années est omniprésente, une fontaine de Séville, une table art déco, des miroirs anciens, des sofas. C’est une atmosphère feutrée, que j’aime partager avec mes visiteurs.