Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

« Le meilleur médicament, c’est le sport »

- AX.T.

Sophie, Ollioulais­e de  ans, est du genre pugnace. La maladie la fatigue, fragilise ses membres ? Qu’à cela ne tienne, elle la combat en faisant du sport. D’ailleurs, l’an dernier, elle s’est mise à la boxe. « Le sport c’est le meilleur médicament. Sans ça, je n’y arriverai pas.» La jeune femme a  ans quand les premiers symptômes apparaisse­nt. « J’étais étudiante, je passais des examens. Au même moment, j’ai perdu mon grand-père et j’ai connu mon premier chagrin d’amour. Je ne me sentais pas bien, j’avais des troubles de la vision mais je mettais ça sur le compte du contexte un peu tendu. J’ai eu mon diplôme d’aide-soignante et j’ai commencé à travailler. Un jour, j’ai fait un malaise, j’ai perdu connaissan­ce. Lorsque je me suis relevée, je marchais bizarremen­t. Mon médecin a détecté une anomalie neurologiq­ue et m’a envoyée aux urgences. On m’a fait plusieurs examens sur lesquels est apparue une anomalie cérébrale. Au bout de quelques jours, on m’a annoncé que j’avais la sclérose en plaques. J’ai mis un an pour récupérer la motricité de ma jambe puis j’ai repris mes études. J’ai eu mon dîplome d’infirmière. J’ai travaillé dans un service de chirurgie cardiaque mais c’est vite devenu impossible. A cause de la fatigue et de la perte de sensibilit­é dans les mains.» Avec pudeur, Sophie, aujourd’hui maman d’une fille de  ans, raconte l’épuisement. « Le matin, quand je me lève, j’ai l’impression d’avoir fait une nuit blanche. Mais je me force àmelever.Etjene m’assois plus de la journée, sinon je ne me relève pas. Je dois me transcende­r chaque jour.» Sophie a décide de se battre. « Je fais plusieurs heures de sport par semaine. C’est ce qui me fait le plus de bien. Je pratique l’équitation à haut niveau. L’an dernier je me suis mise à la boxe.» La Varoise a plutôt bien vécu le confinemen­t. «Je ne suis pas sortie de chez moi. Non que je sois particuliè­rement inquiète ; c’est mon mari qui l’était beaucoup. Et comme il est pharmacien, il a redoublé de précaution car il avait peur de me contaminer. Le plus embêtant c’est que je n’ai pas pu faire du sport ; du coup, je le sens : ma jambe droite s’est beaucoup dégradée et je recommence à boiter un peu.» Mais elle raconte un fait surprenant : « En février, j’ai eu un épanchemen­t pleural – du liquide dans les poumons pour résumer. Personne n’a jamais compris à quoi cela était dû. Après coup, on se demande si ce n’était pas une forme atypique de Covid-. C’est aussi la raison pour laquelle je ne suis pas spécialeme­nt angoissée.» Sophie a hâte de pouvoir retrouver la salle de sport, de s’entraîner et de refaire de l’équitation comme avant. Comme avant, c‘est-àdire malgré la fatigue et les douleurs, pour mieux faire une pied-de-nez à la maladie.

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(Photo Leah Mendel) Sophie pratique la boxe et l’équitation, mais pas toujours en même temps.

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