Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Sale temps pour Macron
Disons-le : le second tour des élections municipales ne sera pas pour le parti majoritaire une partie de plaisir. Car le tout jeune mouvement créé pour soutenir la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron en n’existait pas en , pour l’élection municipale précédente. Or, on peut le penser, il devrait y avoir, dans les communes où le maire reste à élire, une prime aux sortants : ce sont les élus municipaux maintenus en place depuis le mars qui ont géré, le mieux possible finalement, à quelque parti qu’ils appartiennent, le confinement, qu’ils ont fait respecter, et le déconfinement, piloté certes au sommet de l’Etat, mais qu’ils ont mis en application en accord avec les préfets, avec une efficacité et un engagement qui leur ont été reconnus par les Français. Difficile dans ce cas de faire campagne quand on est un nouveau candidat. Au soir du juin, il y aura peu de maires arborant l’étiquette présidentielle. Du coup, les candidats de La République en marche se débrouillent comme ils peuvent, s’alliant, selon les villes, à la droite ou à la gauche. Certes, le « en même temps » a pour mission de dépasser les clivages. A condition que la ligne reste visible. Ce n’est pas le cas à Lyon, par exemple, où le maire sortant, Gérard Collomb, a négocié un accord de dernière minute, en catimini presque, avec Les Républicains. A cela près que Gérard Collomb n’est pas n’importe quel élu : soutien inconditionnel d’Emmanuel Macron, en , ministre de l’Intérieur dans le premier gouvernement d’Edouard Philippe, il n’a pas hésité à faire mouvement, pour sauver sa mise, vers Laurent Wauquiez, ancien président de LR, opposant résolu d’Emmanuel Macron. Autre suspense, pour LREM, à Paris : l’affaire y avait mal commencé, avec la défection de Bernard Griveaux, obligé pour des raisons privées, comme on dit pudiquement, d’abandonner le combat. Et elle a mal continué : Agnès Buzyn n’a obtenu qu’un faible score au premier tour face à Anne Hidalgo, et, avant le second, elle a semblé attaquer sur sa politique sanitaire le gouvernement dans lequel elle était ministre de la santé. On fait mieux pour défendre sa candidature ! Si on additionne l’angoisse, qui demeure, du Covid-, la crainte de la crise économique qui vient – encore qu’apparemment la reprise soit plus rapide qu’on ne le croyait –, à la division de la majorité à l’Assemblée nationale, on se dit que le temps de la quiétude n’est pas encore venu pour le Président.
« Difficile de faire campagne quand on est un nouveau candidat. »