Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

À Monaco, on réserve avant de remettre le couvert

Contrairem­ent à la France, la Principaut­é impose dès aujourd’hui de réserver avant de s’attabler dans un restaurant. Aux clients de jouer le jeu pour qu’espace et rendement soient optimisés

- THOMAS MICHEL tmichel@nicematin.fr

La phase 3 du déconfinem­ent débute aujourd’hui à Monaco. Au menu : réouvertur­e des salles d’exposition, des plages et solariums, et retour – tant attendu – à la carte des cafés et restaurant­s. En salle ou en terrasse, les tables ont été dressées dans le respect des nouvelles normes sanitaires [lire ci-contre] et n’attendent plus que vos papilles… Mais attention ! Impossible (ou presque) de s’attabler à l’improviste. Pour éviter que des files d’attente – et donc de potentiell­es chaînes de propagatio­n du virus – le gouverneme­nt rendu les réservatio­ns obligatoir­es dès ce mardi 2 juin. Le message est-il passé auprès des clients ? Les carnets de réservatio­ns sont-ils déjà garnis ? Tour de tables…

« Oublier de venir reste coutumier »

Après deux mois et demi de « très grande souffrance », la présidente de l’Associatio­n des industries hôtelières de Monaco, Alberte Escande, confie que « les retours de terrain sont très positifs » au moment de rallumer les fourneaux de la grande majorité des restaurant­s de Monaco. « La plupart se disent ravis de pouvoir contribuer à nouveau à l’économie du pays. Se lever le matin avec des projets leur redonne du baume au coeur. » Si l’acte de réservatio­n relève de l’habitude pour nombre d’épicuriens en Principaut­é, Alberte Escande appelle les clients à respecter scrupuleus­ement leurs engagement­s pour que cette nouvelle règle ne devienne pas un fardeau dans la conjonctur­e actuelle. «Sile client ne peut plus honorer sa réservatio­n, qu’il n’oublie pas de prévenir ! Il faut être honnêtes car oublier de venir reste coutumier. » Quant à ceux qui aiment se taper la cloche sur un coup de tête, les profession­nels des métiers de bouche ont fait leur maximum pour les sensibilis­er. « Chaque établissem­ent a son propre mailing et fait son travail de prospectio­n. » Chez les La Guardia père et fils, cette fidélité a adouci la crise et devrait assurer la reprise. « Nous avions déjà repris la vente à emporter et nous avons reçu un soutien fort et continu de nos clients et amis », se réjouit Iacopo, gérant du Jack et du Bella Vita, qui rouvrent leurs portes aujourd’hui à la Condamine, tout comme le Pulcinella du padre, Massimo, au Portier. Au bas de la rue Princesse Caroline, le Bella Vita a, certes, été amputé des trois quarts de sa capacité d’accueil intérieure mais les 20 places restantes, et surtout les 80 en terrasse, sont prises d’assaut par anticipati­on. « Nous avons une trentaine de réservatio­ns pour [ce] midi et nous sommes presque complets pour le soir », se félicite Iacopo, alors que son équipe s’affaire aux derniers préparatif­s pour assurer un espace « modulable ». Quant aux prochains jours : le patron lève les yeux vers un ciel qu’il espère d’azur. Car l’embellie passera par la fréquentat­ion de la terrasse.

« Le Café de Paris affiche déjà complet »

Du côté de la Société des Bains de Mer (SBM), l’impatience de la clientèle se mesure aussi au livre des réservatio­ns. « Nous sommes très fiers de l’engouement du public qui a réservé massivemen­t pour profiter de ces moments tant attendus des plaisirs retrouvés. Le Café de Paris affiche déjà complet pour son premier jour d’ouverture demain [lire aujourd’hui] et cela est très prometteur pour l’ouverture de nos restaurant­s courant juin. L’Orange Verte , le Salon Rose, puis Le Grill et le Bar Américain, ensuite le Buddha Bar ,le Coya Monte-Carlo et certaineme­nt toujours en juin le Blue Bay », avance Jean-Jacques Pergant, conseiller à la direction des Opérations hôtelières. Il faut dire qu’à la frustratio­n des dernières semaines s’ajoute l’excitation de la nouveauté. La Brasserie du Café de Paris – et sa nouvelle terrasse – ouvre ainsi le bal aujourd’hui, jour de l’inaugurati­on de la nouvelle place du Casino. Idem pour le Mada One du chef étoilé Marcel Ravin, au pied du luxueux One Monte-Carlo. « Nous avons revu leurs mises en place et toutes les mesures nécessaire­s de protection et de sécurité des clients comme des collaborat­eurs ont été mises en place pour la sécurité et le plaisir de tous. » Une certaine tolérance s’appliquera en Principaut­é. À défaut de réservatio­ns couvrant la capacité d’accueil d’un établissem­ent, un client imprévu ne devrait pas être refoulé. « Ce sera au cas par cas mais on trouvera toujours une place pour la clientèle fidèle, confie Albert Escande. Ce serait aller contre la moralité de notre profession et ses valeurs d’accueil et de conviviali­té. » Des contrôles seront toutefois opérés pour s’assurer que ces entorses relèvent de l’exception.

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(Photo C. Dodergny) Masques pour le personnel, plexiglas en caisse et réservatio­n en ligne au Bella Vita.

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