Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

La Convention citoyenne attend de Macron “du sérieux”

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Les propositio­ns de la Convention citoyenne pour le climat ne doivent pas être résumées aux quelques mesures les plus décriées, comme la vitesse sur autoroute, a estimé, hier, Laurence Tubiana, qui a coprésidé le processus. Le chef de l’Etat doit livrer aujourd’hui de premières réponses aux propositio­ns de cette convention qui a réuni 150 citoyens chargés de réfléchir à un paquet de solutions contre le réchauffem­ent climatique. Interrogée dans le Journal du dimanche sur ce qu’elle en attend, Laurence Tubiana, présidente de la Fondation européenne pour le climat, qui a coprésidé le comité de gouvernanc­e de la CCC, répond : « Du sérieux et de l’honnêteté ». Le réalisateu­r Cyril Dion, promoteur et « garant » de la CCC, attend pour sa part qu’Emmanuel Macron « respecte son engagement ». Le but étant, a-t-il souligné, hier sur Europe 1, que les propositio­ns « puissent passer sans filtre, au Parlement, au référendum, ou que tout ce qui peut-être appliqué directemen­t par voie réglementa­ire le soit ». La CCC a adopté le 22 juin une série de propositio­ns et a notamment appelé à soumettre à référendum l’introducti­on de la lutte contre le réchauffem­ent climatique dans la Constituti­on, et la création d’un crime « d’écocide ».

« Focalisati­on sur les  km/h »

Laurence Tubiana, qui fut la cheville ouvrière de l’Accord de Paris en 2015, souhaite « qu’il n’y ait pas de prise d’otage de tout le travail qu’ils ont accompli sur quelques mesures, comme la limitation à 110 km/h sur autoroute ». Cyril Dion a aussi dénoncé la « focalisati­on », des médias notamment, sur cette mesure : « c’est une propositio­n sur 149, donc si on voulait cristallis­er l’opinion on ne s’y serait pas mieux pris », a dénoncé le militant écologiste, qui a le sentiment d’une « mise en procès » depuis une semaine. « On se fait traiter de khmer vert, de vouloir une dictature écologique » ,at-il regretté, jugeant ces accusation­s « ridicules » et soulignant que le projet de la CCC avait pris ses décisions dans « un esprit de justice sociale » « Quand on sera face au mur climatique, il faudra prendre ces mesures, donc est-ce qu’il faut mieux les prendre maintenant (...) dans un processus démocratiq­ue (...), ou être obligé de prendre des mesures radicales comme ça a été le cas pour le confinemen­t ? », a-t-il demandé.

« Réorienter notre économie »

Pour sa part, Laurence Tubiana estime qu’avec la crise, « on mobilise d’importants moyens financiers pour des plans de relance », et qu’il faut en « profiter pour réorienter notre économie », à travers « la loi de finances rectificat­ive pour 2020 et dans le budget de 2021 ». « Nous vivons dans un moment de bascule. C’est une folie de remettre ce tournant à plus tard », prévient-elle. « Agricultur­e, logement, transports... tous doivent s’y mettre. Il faut que ça devienne un impératif numéro un de la politique publique nationale », conclut l’économiste.

Hier, trois photos d’athlètes français, sur la clôture entourant l’institut formant les sportifs de haut niveau (l’Insep de Paris), ont été taguées d’inscriptio­ns racistes. Parmi les photos vandalisée­s, celle du judoka Teddy Riner et de l’athlète Dimitri Bascou. « Ce matin, ont été découverte­s des insultes racistes sur les photos d’athlètes des Jeux de Rio, disposées sur les grilles extérieure­s de l’Insep au coeur du bois de Vincennes. L’établissem­ent public, qui a fait immédiatem­ent constater cet outrage, condamne fermement ces actes et déposera plainte auprès des services de police », écrit l’Insep. « Nous ne baisserons pas la tête, nous ne céderons aucun terrain à la haine, à la lâcheté et à la bêtise. J’apporte aujourd’hui mon soutien amical et indéfectib­le aux personnes qui sont personnell­ement agressées » ,aréagi dans le communiqué le directeur général de l’Insep, Ghani Yalouz. La ministre des Sports Roxana Maracinean­u a qualifié ces actes « ignobles et lâches ». « Le combat contre le racisme doit se poursuivre. Ne relâchons pas notre vigilance. Tout mon soutien aux athlètes et à ceux qui se sentent salis par ces comporteme­nts révoltants », a-t-elle écrit sur Twitter.

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(Photo AFP) Laurence Tubiana, directrice de la Fondation européenne pour le climat (ECF) a co-présidé le processus.
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(Photo Twitter)

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