Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

L’arrêté contre les nuisances reconduit pour l’été

À la suite de nuisances sonores, de regroupeme­nts, d’incivilité­s, un arrêté municipal avait interdit l’accès au sentier littoral la nuit. Un mois après, pour les riverains, « c’est mieux ». La Ville prolonge

- YANN DELANOË

C’est un arrêté qui a vraiment arrêté ! » François JourdanGas­sin, riverain du boulevard Franck-Pilatte, témoigne sans hésitation d’une « très très nette améliorati­on. Il y a eu soudain un blocage de tous les phénomènes auxquels nous avons assisté… ». Regroupeme­nts nocturnes et bruyants jusqu’aux aurores, musique forte, jets de bouteilles et de détritus dans les rochers, en bordure du sentier littoral… La situation était devenue intenable, tant pour les riverains situés au-dessus, sur le boulevard Franck-Pilatte, que pour l’équilibre de la biodiversi­té de cet espace naturel en bord de mer. Le maire, Christian Estrosi, avait, le 5 juin dernier, pris un arrêté pour fermer le site du sentier du littoral et les plages qui le jouxtent, à partir du jardin Félix-Rainaud de 20 heures à 7 heures du matin. La consommati­on d’alcool sur la voie publique était aussi interdite. Et l’arrêté a aussi mis fin aux plongeons dangereux depuis les rochers de Coco Beach.

« C’était la java… »

« C’était la java jusqu’à 6 h du matin, avec chicha, trafic, bruit… », témoigne Jacqueline Ayache, vice-présidente du comité de défense du quartier port. « Cet arrêté a au moins permis aux policiers de n’avoir à surveiller qu’en haut, sur le boulevard… » Et de confirmer : « Les gens du quartier trouvent que c’est beaucoup plus calme depuis quelque temps. »

Le président du comité de défense du quartier du port, lui-même riverain du boulevard Franck-Pilatte, expose : « Pourtant un petit peu en retrait, j’entendais des vociférati­ons, des bruits de voitures et de motos… C’est vrai que depuis environ une semaine je n’entends plus rien. Il y a toujours quelques réunions, des attroupeme­nts mais c’est moins gênant qu’il y a quelque temps. Il y a beaucoup moins d’agitation. La police municipale semble plus présente… Mais tout n’est pas réglé : il y a deux semaines, un monsieur est descendu de chez lui pour demander à des jeunes de baisser la musique dans leur voiture. Il s’est pris un coup de poing au visage… Et puis il faudra voir si les améliorati­ons durent, car c’est un problème que nous connaisson­s depuis 5 ou 6 ans… »

« Accalmie flagrante »

François Jourdan-Gassin s’interroge lui aussi : « Toute la question c’est combien de temps ça va durer ? Parce que nous avons connu, régulièrem­ent, l’invasion de personnes qui sautaient les grilles de notre propriété pour se baigner dans notre piscine ! Alors qu’il y a la mer à quelques mètres… Et, avant cet arrêté, les tam-tam sur les rochers la nuit, les rodéos… Les riverains étaient excédés. L’accalmie est en tout cas flagrante… » Et pour cause : outre le fait de fermer le site par un portillon et des clôtures et la mise en place de panneaux d’informatio­n voyants pour que l’arrêté soit respecté, la Ville a mis le paquet. « Nous avons renforcé la vidéosurve­illance en rajoutant une sixième caméra sur ce secteur à l’angle du boulevard Franck-Pilatte de la montée Saint-Aignan », indique Anthony Borré, premier adjoint en charge de la sécurité, du logement et de la rénovation urbaine.

147 verbalisat­ions en un mois

« Par ailleurs nous avons mobilisé nos brigades pédestres en journée et la nuit mais aussi notre brigade nautique de 9 heures à 19 h. La police municipale a largement contribué à endiguer le phénomène. En un mois elle a réalisé 147 verbalisat­ions pour non-respect de l’arrêté municipal. Auxquelles s’ajoutent 35 verbalisat­ions pour nuisances sonores, 10 verbalisat­ions pour dépôts et jets de détritus, 110 verbalisat­ions pour stationnem­ent gênant mais aussi 18 interpella­tions dont cinq ont conduit à une présentati­on devant un officier de police judiciaire pour ivresse publique ou usage de stupéfiant­s. » Et l’élu de nuancer : « Ça s’est amélioré mais ce n’est pas encore fini. C’est pourquoi le maire a décidé de prolonger cet arrêté jusqu’au 30 septembre. Il a estimé que cette période estivale devait être soumise à la plus grande vigilance. C’est un plan d’action globale, que nous allons tenter de mettre en place aussi là où nous avons ce type de difficulté c’est-à-dire au port, sur le quai des États-Unis, et du côté du Mont-Boron aussi. C’est un travail que nous devons faire avec l’État nous avons besoin de son appui et c’est la raison pour laquelle nous tiendrons une réunion avec les services de l’État ce jeudi. »

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(Photo E.Ottino) L’arrêté qui a mis fin aux attroupeme­nts et aux nuisances (ici le  juin) est prolongé.

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