Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Premier Conseil des ministres de l’ère Castex
Emmanuel Macron a réuni le Premier Conseil des ministres marqué par l’entrée d’Eric Dupond-Moretti et la promotion controversée de Gérald Darmanin à l’Intérieur
Un gouvernement «de 600 jours » et «de combat » pour la reconstruction post-crise et pour l’Europe Le chef de l’Etat, appelant à « un changement profond de méthode », a fixé « quatre grands axes » àce « gouvernement de combat » qui sera « élargi prochainement avec l’entrée de secrétaires d’Etat sur des missions prioritaires », a expliqué le nouveau porte-parole Gabriel Attal. Premier pilier : « la reconstruction de notre pays », « économique », « sociale », « environnementale », « culturelle »et « territoriale » ,at-il détaillé. Le deuxième axe est «lepatriotisme républicain », a-t-il ajouté, en évoquant « l’égalité des chances » et la défense des institutions que sont la « police et la justice ». Le nouvel exécutif veut aussi développer une « politique contractuelle » avec les territoires et élus locaux et entend également s’appuyer sur l’Europe, quatrième pilier, « puisque nous ne construirons pas notre indépendance sans une politique européenne la plus forte qui soit », a souligné Gabriel Attal. Ces axes devraient être déclinés par Jean Castex dans sa déclaration de politique générale attendue « la semaine prochaine ». En attendant, le gouvernement sera réuni en séminaire « samedi matin ». Posant volontiers sur le perron de l’Elysée pour les médias, les nouveaux venus avaient auparavant pris leurs fonctions, avec certaines passations de pouvoirs particulièrement scrutées, comme celle de l’avocat pénaliste Eric Dupond-Moretti. « Je ne fais la guerre à personne », a-t-il lancé, au lendemain des déclarations de l’USM, principal syndicat de magistrats, qui avait estimé que sa nomination était une « déclaration de guerre à la magistrature ».
L’influence sarkozyste
Le nouveau garde des Sceaux, pour une fois portant cravate, a promis de porter « enfin la réforme du parquet ». Dès la fin du Conseil des ministres, il s’est rendu à la prison de Fresnes (Val-de-Marne) pour signifier son soutien aux agents pénitentiaires.
Autre nomination commentée, celle de Gérald Darmanin au ministère de l’Intérieur, qui dû affronter la colère de féministes dont certaines ont tenté de perturber la passation de pouvoirs avec son prédécesseur Christophe Castaner, en appelant à la démission du ministre visé par une plainte pour viol. Gérald Darmanin doit pouvoir « bénéficier de la présomption d’innocence » ,a souligné Gabriel Attal, interrogé sur la bronca des féministes, alors que trois militantes féministes Femen étaient parvenues à s’approcher du palais présidentiel avant d’en être éloignées. Un peu plus tard, devant l’église de la Madeleine, une cinquantaine de militantes du collectif #NousToutes, vêtues de noir, ont procédé à l’enterrement symbolique de l’égalité hommes-femmes, décrétée « grande cause du quinquennat » par l’exécutif. L’ancien « bébé-Sarkozy » de 37 ans a pour sa part souligné que ce « ministère de la protection des Français » est par là-même « le premier des ministères sociaux », au service de la sécurité des plus fragiles. Il a aussi promis aux forces de l’ordre son « soutien total ».
, milliards d’euros pour les soignants
La promotion de Gérald Darmanin a par ailleurs été vue par d’aucuns comme significative de l’influence de Nicolas Sarkozy sur le nouveau gouvernement : outre Jean Castex, qui fut secrétaire général adjoint de l’Elysée en 2011-2012, la nouvelle équipe fait la part belle aux proches de l’ancien président, notamment Roselyne Bachelot (Culture) ou Bruno Le Maire, tout-puissant patron de Bercy. Jean Castex a prévu de commencer à recevoir les partenaires sociaux dès ce soir, demain et vendredi matin, notamment sur le dossier explosif des retraites. Espérant conclure le Ségur de la Santé d’ici à la fin de la semaine, il a annoncé, hier, dans un tweet que l’enveloppe pour les salaires des soignants hors médecins était portée à 7,5 milliards d’euros.