Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
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Depuis lundi, la Fédération organise un tournoi au TC Giordan. Le but ? Permettre aux joueurs français de retrouver le rythme de la compétition Mode d’emploi
La disette a pris fin. Après des mois de confinement où les ventres ont sonné creux, tennis et compétition sont de retour. Et pas qu’un peu. Sur la Côte d’Azur, c’est Byzance. Les tournois commencent à s’empiler. Le 8 juin, Patrick Mouratoglou avait déjà remis certains cadors du circuit sur les courts, à Sophia Antipolis, avec son Ultimate Tennis Showdown, tournoi joué en quarttemps, aux règles novatrices et où les joueurs sont encouragés à montrer leurs états d’âme. Depuis lundi, la Fédération française de tennis a emboîté le pas au coach de Serena Williams. A Nice, au TC Giordan, elle a lancé le Challenge Elite FFT, composé exclusivement de joueurs français. Parmi les têtes de gondole figurent Kristina Mladenovic (42e mondiale), Fiona Ferro (53), Alizé Cornet (59), Gilles Simon (54), Pierre-Hugues Herbert (71) et Nicolas Mahut (213).
.€ de prize money
Une tournée disputée sur dur et en trois étapes, comptant 24 joueurs et 12 joueuses, déclinée en phases de poules suivies de quarts, demies et finale (lire ci-contre). Une compétition à huis clos (coronavirus oblige) dont l’objectif est double. « On veut permettre aux joueurs de se préparer au mieux pour la reprise du circuit prévue en aôut, lance Pierre Cherret, le directeur technique national (DTN). Ils ont besoin de se tester, d’avoir un objectif et de voir où ils en sont, de faire des réglages dans leur jeu. Ensuite, pour les joueurs au-delà de la 100e place mondiale, ça leur permettra de gagner leur vie. Privés de tournois depuis le 15 mars, ils sont en difficulté financière. » Le Challenge permettra la redistribution de 282.000€ en prize money dont 10.000€ pour le vainqueur. « Ça équivaut au prize money des plus gros challengers », ajoute l’ancien coach de Cédric Pioline. Un coup de pouce qui vient s’ajouter aux aides déjà allouées par la Fédération (1000€ environ par mois
Les joueuses et les joueurs sont repartis dans des poules de trois. Les deux premières et les huit premiers de chaque groupe disputent ensuite les quarts. Les matchs se jouent au meilleur des trois sets avec un super tie-break en points dans l’éventuelle troisième manche. D’une étape à une autre, les têtes de série restent identiques et ne s’affrontent pas en poules. Un tirage au sort concerne tous les autres joueurs du plateau. La liste des participants évoluera à chaque étape selon les besoins et les envies des joueurs.
d’inactivité). Pour une partie des engagés, la mire est pointée sur l’US Open (31 août-13 septembre) et Roland-Garros (20 septembre4 octobre), les Grands Chelems restés au programme de cette saison tronquée. « Retrouver les terrains fait plaisir. Ça n’a pas été hyper compliqué de se remettre dedans », appréciait la Bretonne Clara Burel, lundi, après sa victoire sur Kristina Mladenovic (6-2, 7-6).
Tests à tout-va
Dépourvue de public, la compétition n’échappe pas pour autant à un protocole sanitaire strict. Pour limiter le risque de propagation du Covid-19, joueurs, accompagnants, journalistes et organisateurs ont tous été testés. « Près de 200 personnes l’ont été pour un cas
Hier : Dames :
J. Ponchet bat A. Hesse 7-5, 7-6 K. Mladenovic bat C. Paquet 7-6, 7-5 T. Andrianjafitrimo bat M. Georges 2-6, 6-3, 10-4 7-6, 6-3
H. Tan bat A. Cornet
Messieurs :
A. Cazaux bat E. Couacaud 6-4, 7-5 G. Blancaneaux bat G. Barrere P.-H. Herbert bat R. Roumane7-6,
6-3, 6-2
A. Escoffier bat M. Janvier
6-2, 6-4 A. Cornut Chauvinc bat B. Crépatte 6-1, 6-2 6-1, 7-6
G. Simon bat D. Added H. Mayot bat Q. Halys 6-2
6-4, 4-6, 10-6 M. Chazal bat A. Hoang 6-1, 7-6
positif, souligne Pierre Cherret. On a sensibilisé les joueurs. Ceux qui sortiront du cadre seront exclus. » « On s’habitue au protocole », sourit Burel. La crainte de la FFT ? Un scénario identique à celui de l’Adria Tour organisé dans les Balkans par Novak Djokovic. Le tournoi de reprise du n°1 mondial, avec ses règles sanitaires légères - voire inexistantes -, avait tourné au fiasco après la révélation de plusieurs cas positifs chez les joueurs. De quoi raviver les doutes sur une reprise sans risque. « Il n’y aura pas de difficultés a priori à RolandGarros, si la situation reste la même qu’actuellement dans notre pays », soutenait le DTN lundi, soucieux de rassurer ceux qui ont encore besoin de l’être.