Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Il lance un gin monégasque avec les agrumes du pays
Après l’Orangerie, sa liqueur d’oranges monégasques, Philip Culazzo continue l’aventure en lançant un gin dont la recette rend hommage aux racines de la Principauté. Découverte
Philip Culazzo et les agrumes, c’est une affaire qui tourne ! Dans sa boutique laboratoire au charme suranné, située rue de la Turbie, l’entrepreneur d’origine irlandaise nous accueille entre les bouteilles et l’alambic de cuivre rutilant. C’est ici qu’il fabrique sa nouvelle trouvaille : un gin made in Monaco. « Ce sont des amis, qui ont le plus grand club de gin d’Angleterre qui m’ont demandé si je pensais pouvoir le faire. » En cas de doute, il suffit de passer la tête dans l’alambic pour s’enivrer des saveurs si aromatiques des ingrédients qui sont passés par là, il n’y a pas si longtemps. Le défi lancé par ses amis lui a trotté dans la tête un moment. « Il y a déjà tellement de gins sur le marché. Est-ce qu’il en fallait vraiment un nouveau ? » Alors il essaie. Une recette, et puis une autre. Encore. Et encore. Pendant dix-huit mois, Philip Culazzo jongle avec les proportions d’agrumes. Il faut dire qu’il n’en est pas à son coup d’essai. Il est déjà le créateur du spritz monégasque, baptisé L’Orangerie, un spiritueux fabriqué à partir des oranges récoltées sur les bigaradiers qui ornent les rues de la Principauté.
« Tout vient d’un rayon de moins de km »
Pour son gin, il vise local aussi. « L’idée c’est de créer de réels produits d’ici, de ne pas être qu’une marque tamponnée sur une boîte. Mais plutôt une boisson qu’on produit véritablement à Monaco, avec des produits locaux : oranges amères de Monaco, oranges douces et citrons de Menton, les pamplemousses, citrons verts, bergamotes. Tout vient d’un rayon de moins de 20 km. » Et tous ces fruits sont sans
Servi avec un tonic artisanal et une tranche de pamplemousse, le gin de Monaco est une découverte raffinée, folle et élégante. À consommer avec modération bien évidemment.
traitement. Une recette éco responsable, et qui rend hommage à l’histoire de Monaco : « Les terres sur lequel poussent ces agrumes étaient avant des terres monégasques. Avant tout ce que l’on connaît maintenant, le pays était agricole, et les agrumes faisaient partie de la base de l’économie. » Pour faire du gin, il faut également un ingrédient fondamental : le genièvre. « Il vient de Toscane et de Macédoine. Je les ai sélectionnés pour leur arôme. Ce genièvre a des notes épicées et fraîches, des parfums de fruits rouges. Ça m’a semblé faire une bonne liaison avec les agrumes. »
Élégance folle
Et on peut dire qu’il ne s’est pas trompé. En rajoutant du gingembre, du thym citron local, et quelques autres herbes dont il taira le nom, Philip Culazzo a créé un mélange élégant, délicatement aromatique, avec une vraie personnalité. À la dégustation, le gin pur est évidemment très sec, avec des arômes de genièvres qui enlacent délicatement les parfums des agrumes. Comme deux mains gantées dont les doigts s’entrecroiseraient. Servi avec un tonic artisanal, et un quartier de pamplemousse, le gin de Monaco s’épanouit en laissant une impression florale et très aromatique, avec une douceur terriblement soyeuse. C’est frais, élégant, et tonique. Comme une robe charleston qui tournoie au son du jazz sur une terrasse de bord de mer. Les années folles dans un verre. Un délice.
Savoir +
(Photo Cyril Dodergny)
Gin de Monaco. 42 euros. À la boutique L’Orangerie – 7, rue de la Turbie, ou sur le site : www.distilleriedemonaco.com