Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
À Marseille, Olivier Véran répond à Michèle Rubirola
Quelques heures après la conférence de presse tenue le matin même à Paris avec le Premier ministre Jean Castex et le ministre de l’Éducation nationale JeanMichel Blanquer, le ministre de la Santé Olivier Véran était, hier après-midi, à Marseille pour une visite de la cellule de crise de l’Agence régionale de santé. Il s’est entretenu avec le préfet des Bouches-du-Rhône sur les nouvelles mesures mises en place dans ce département pour tenter de freiner l’épidémie de coronavirus, avant de visiter un laboratoire de biologie médicale devant lequel de nombreux Marseillais attendaient de se faire tester.
« Aucune décision sans concertation avec les élus »
Olivier Véran devait ensuite se rendre à la rencontre des élus locaux et nationaux qui, a-t-il déclaré, « ont été beaucoup concertés ces dernières semaines et ces derniers jours puisqu’aucune décision n’a été prise à Marseille sans avoir évidemment été concertée et reconcertée avec les élus ». Un début de réponse aux critiques formulées le matin même par la maire de Marseille, Michèle Rubirola, et la présidente du conseil départemental Martine Vassal, qui ont vertement critiqué, avec le soutien du professeur Didier Raoult, une gestion de la crise sanitaire par le gouvernement « sans concertation » et « sans moyens ». Critiques dont le ministre de la santé s’est défendu plus précisément lors du point presse prévu à la fin de sa visite. « Je pourrai faire de la politique, c’est très facile de faire de la politique, a-t-il rétorqué. Ce que je peux vous dire et c’est factuel, c’est que j’ai eu Mme Vassal au téléphone il y a 15 jours déjà. J’ai eu Mme Rubirola au téléphone il y a 15 jours, une semaine et je vais la rencontrer encore tout à l’heure. Et j’ai eu Monsieur Renaud Muselier pour la région il y a 15 jours au téléphone, avant même que nous en soyons à prendre des mesures, pour les avertir de la situation sanitaire, de son évolution et de les alerter sur un principe qui est un principe que le premier ministre a fixé : c’est qu’aucune décision n’est prise sans concertation avec les élus. Et il y a eu donc plusieurs réunions de concertation entre le préfet, le directeur général de l’ARS, la souspréfète à l’égalité des chances, en présence de la maire. La dernière fois que j’ai eu Mme Rubirola au téléphone, avec qui je travaille d’ailleurs très bien – donc je m’étonne de ses déclarations –, elle me disait sortir justement d’une réunion de concertation et nous avons envisagé ensemble des moyens de faire respecter les mesures qui seraient mises en place et l’aide que l’État apporterait à la ville de Marseille. » Concrètement, en termes de moyens, le ministre a indiqué qu’il y avait déjà le renfort d’une unité de police pour aider à « faire respecter les règles de sécurité dans l’ensemble de la métropole ».