Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Il faut continuer à vivre malgré tout... ”

- PROPOS RECUEILLIS PAR MATHIEU FAURE

Après des mois d’incertitud­es, le Tour va enfin partir. C’était important qu’il parte ?

Oui, on a pris la mesure de la maladie au fil des mois, on a aussi pris la mesure des précaution­s mais il faut continuer à vivre malgré tout. Il faut bien s’y remettre à un moment donné. On a besoin de parler d’autre chose aussi, d’arrêter de broyer du noir. Les gens ont aussi besoin de revoir du sport à la télévision, ça avait manqué aux gens. C’est important de ne plus être dans la crainte permanente. Et puis pour le monde du cyclisme, le Tour est vital. C’est l’un des rares sports qui marchent sur le mécénat. Et ces sponsors sont là pour avoir de la visibilité, le Tour offre cette immense publicité.

Que pensez-vous du tracé  ?

C’est un beau parcours, bien pensé. Il y a une étape difficile tous les deux jours, il faudra que chacun sorte de sa réserve afin de répondre présent. Ça va s’enchaîner très vite à partir du Grand Départ. C’est un Tour pour les combatifs même s’il faut savoir aussi gérer pour aller au bout. Mais je pense qu’il faudra prendre ce qu’il faut d’entrée et ne jamais remettre au lendemain une attaque. Ce Tour est fait pour les affamés, si vous n’avez pas faim, il faut sortir de table rapidement.

A quelle course pouvons-nous nous attendre ?

Décousue. Avec beaucoup de défaillanc­es, de la dramaturgi­e. Dans la lignée de l’an dernier en quelque sorte. C’est une entreprise difficile de gagner le Tour. Il faut un peu de tout, de la chance, du mental, des circonstan­ces favorables, une grosse équipe. C’est un pur-sang qui l’emporte toujours. Un Français vainqueur ? Possible mais c’est difficile.

En quoi le Tour de France est-il le plus dur ?

Le Giro et la Vuelta sont durs mais le Tour, avec tout ce qui l’entoure, est le plus dur. La notoriété, la pression, les difficulté­s, c’est le plus dur. Ça se joue au détail, une victoire finale...

Avec le confinemen­t, l’écart sera-t-il plus resserré entre les coureurs ?

La valeur des coureurs, on la connaît mais le vélo n’est pas

Le territoire niçois doit vous rappeler de bons souvenirs...

C’est un endroit parfait quand on aime le vélo. D’ailleurs, de nombreux coureurs habitent dans le coin pour avoir ce terrain de jeu à proximité. Il y a du relief, l’arrière-pays, un aéroport pas loin. Pour se préparer, c’est idéal. Et j’ai de très bons souvenirs puisque j’y ai gagné trois Paris-Nice mais aussi un titre de champion du monde en Ironman dans ma catégorie l’an dernier.

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