Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

L’étoile du Baou de St-Jeannet s’est rallumée pour Paul Simon

- PASCALE DISPENSA

Lundi, plus de 200 personnes sont venues dire au revoir à Paul Simon, personnage perturbé mais combien apprécié par les Saint-Jeannois. Enfant de la DASS, il a été recueilli à l’âge de 15 ans et, pour de nombreuses années, par plusieurs membres de la famille Rasse. Avec son fort caractère, ses déboires avec la justice, ses nombreuses bêtises au sein du village, Paul Simon payait malheureus­ement les conséquenc­es d’une enfance difficile, élevé dans la violence. « Il n’était pas né sous une bonne étoile, et il a dû faire, toute sa vie, avec des hauts et des bas ; mais sa plus grande qualité était sans doute de se faire adopter partout où il passait, à réveiller chez toutes les personnes qui l’ont accueilli, le meilleur d’elles-mêmes, la compassion, la bienveilla­nce, l’altruisme », nous confie Paul Rasse.

« Il avait un regard d’enfant »

Les années passent, Pollux pour les uns, Paupaul pour les autres, connaît tout le monde, agace aussi. Mais qui ne sourit pas quand Erika et Jérôme Rasse relatent l’histoire du distribute­ur de billets du village ? « Une nuit, à 3 heures du matin, notre Paul, ‘‘emprunte’’ une pelleteuse garée sur le parking Veyssi, gyrophare allumé et défonce le distribute­ur de billets ! » Passionné de pelles, il se lie d’amitié avec Lucas Stepanoff, terrassier de métier, qui vante d’ailleurs « le très bon pelliste » qu’il était. « Vêtu d’un gilet jaune, le voilà en centre-ville pour faire la circulatio­n ! Paul, c’était ça, mais c’était surtout quelqu’un qui avait un bon fond, il avait un regard d’enfant mais voyait les choses très précisémen­t », confient encore ceux qui le connaissai­ent. Au village, à l’hôpital, sa gentilless­e prenait le dessus, son côté sombre n’était là que pour attirer l’attention. Comme signer des bordereaux de commandes sous le nom de Simon Garfunkel… Le 17 août, à l’âge de 55 ans, Paul s’en est allé et ce lundi, c’est un village tout entier qui a souhaité lui rendre un bel hommage. Laurent, de la Boulange’rit, donne l’idée de rallumer l’étoile au sommet du Baou. À la nuit tombée, pas moins de soixante personnes ont entamé son ascension pour disperser les cendres de Paul sous les airs du groupe Police qu’il aimait tant, accompagné­s d’une quinzaine de cornes de brume achetées pour l’occasion.

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(DR) Paul Simon avec son fameux « gilet jaune ».

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