Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Quintana conquérant
Àl’inverse des JumboVisma, dont on ne sait pas encore qui de Tom Dumoulin ou de Primoz Roglic occupera le fauteuil de leader absolu, la hiérarchie est bien établie chez Arkéa-Samsic. Et pour cause ! En recrutant Nairo Quintana l’automne dernier, la formation bretonne a enrôlé un potentiel vainqueur du Tour. S’il a déçu lors de ses trois dernières sorties sur la Grande Boucle, « El Condor » semble en mesure de redéployer ses ailes depuis qu’il a quitté l’imposante tunique Movistar. Le grimpeur aborde ce Tour de France revigoré par ses victoires en début de saison (Tour de la Provence et Tour des Alpes-Maritimes et du Var) et avec l’intention de mener la vie dure à ses adversaires. « Je ressens moins de pression qu’avant. Le passé est le passé. Je me sens bien avec ma nouvelle équipe », avançait hier Quintana en conférence de presse. Renversé par une voiture en juillet dernier lors d’un entraînement chez lui en Colombie, le trentenaire avait dû abandonner sur le Dauphiné après avoir ressenti des douleurs à un genou touché lors de l’accident. « J’ai bien récupéré et j’arrive ici en bonne condition. J’espère que je n’aurai pas d’autres problèmes durant la course » ,rétorque le grimpeur de poche (1,67 m).
Libéré, Barguil devra surtout aider
Comme en 2017 où il s’est octroyé le maillot à pois et deux étapes (13e et 16e), Warren Barguil affiche un visage conquérant au moment de prendre le départ de son sixième Tour de France. Libéré du costume de leader qu’il a volontiers cédé à Quintana, le Breton se muera en équipier de luxe. Mais l’arrivée du champion colombien offrira sûrement une ombre précieuse au 10e de la dernière édition, qui ne se privera pas si l’occasion de frapper fort se présentait. « Warren aura parfois un statut d’équipier et parfois d’électron libre pour essayer de jouer le gain de certaines étapes, et pourquoi pas plus » ,résume Emmanuel Hubert, manager de l’équipe. En toute humilité, le principal intéressé accepte volontiers son nouveau rôle : « Nairo est très fort. Il faut être réaliste, quand il y a quelqu’un de meilleur que vous, c’est normal de se mettre à son service. Ce sont les valeurs que l’on m’a inculquées. » S’il est aussi fort qu’on le dit, Quintana sera un prétendant sérieux à la victoire finale. Mais si l’on en croit Yvon Ledanois, directeur sportif d’Arkéa, ils sont nombreux : «Iln’yapas trois favoris comme on peut le lire partout. Il faut être magicien pour sortir trois noms du chapeau dès aujourd’hui. »