Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Fermeture des salles de sport : l’exaspération à Nice
Fermeront ? Fermeront pas ? Seulement à Nice ou partout dans les Alpes-Maritimes ? C’est le flou total. Mais les salles de sport commencent à réagir, des gérants bombent le torse. À suivre…
Olivier Véran l’a dit pour justifier sa reprise en main contestée du dossier Covid : « On peut imposer aux gens de prendre soin des autres malgré eux. » N’empêche, certaines de ses injonctions continuent de déchaîner les passions. Si la fermeture des bars ne passe pas, celle des salles de sport, pour quinze jours, peine aussi à convaincre. Que l’on soit pilier de bistrot ou plutôt de rugby, la vie sociale en prend un grand coup dans les tibias, alors qu’une distanciation respectée aurait fait l’affaire, selon les joueurs des deux camps. Hier encore, en fin de journée, on ne savait toujours pas quand tomberait l’arrêté du préfet des AlpesMaritimes. Ni même la couverture géographique de cette nouvelle disposition qui, après un long confinement, trouble une profession inquiète et exsangue. « Nous ne sommes pas concernés », affirmait de bonne foi William Laurent, jeudi soir, ledit arrêté ne pouvant concerner que Nice, selon lui. Et s’il devait être étendu à tout le 06? « Je n’ose même pas y penser. Une deuxième fermeture ? C’est la fin des salles privées. » Les siennes sont situées à Cagnes-surMer et Antibes. Topfit , enseigne « haut de gamme », l’a contraint durant le confinement à emprunter « une somme très importante, garantie par l’État la première année, mais qui se traduira immédiatement après par une hypothèque sur ma maison ». Ses salariés, soit trente-quatre équivalents temps plein, sont dépendants de la décision.
Rien avant lundi
Le maire de Nice a transmis dare-dare au préfet un nouveau protocole prévoyant des mesures de distanciation et de protection renforcées. Est-ce assez ? Fitness Park a déjà communiqué sur la fermeture de ses treize salles des AlpesMaritimes, dès lundi. « Le fitness fait partie de la solution, et non du problème ! », proteste le réseau Keep Cool, dont la direction évoque « une véritable incompréhension ». Une machine sur deux condamnée, un seul sens de déambulation, du virucide à disposition, tout a été respecté, dit-on. Sans parler des pratiquants qui ont « très majoritairement moins de 65 ans » et seraient « très rarement en situation de comorbidité ». Crossfit, huit salles dans le département, soutient la démarche alternative proposée par Christian Estrosi. Aucun cluster n’y aurait été constaté, mais « pour éviter de tirer le rideau », l’équipe se dit prête à « aller encore plus loin ». Alors qu’ont déjà été mises en place toutes les dispositions précitées, ainsi que le port de chaussures dont l’usage est réservé à la salle. « À l’instar d’autres professions comme les restaurateurs, nous souhaitons que notre voix soit entendue », conclut le représentant de Crossfit. Hier soir, parmi «denouvelles mesures pour le sport », le service de presse de la ministre Roxana Maracineanu annonçait un effort supplémentaire du gouvernement pour aider financièrement les salles privées « qui se trouvent dans une situation économique particulièrement difficile ». Rien de concret du côté de la préfecture des Alpes-Maritimes, où l’on se borne à évoquer des concertations ce week-end. Rien ne devrait être dévoilé avant lundi.