Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Fermeture des salles de sport : l’exaspérati­on à Nice

Fermeront ? Fermeront pas ? Seulement à Nice ou partout dans les Alpes-Maritimes ? C’est le flou total. Mais les salles de sport commencent à réagir, des gérants bombent le torse. À suivre…

- FRANCK LECLERC fleclerc@nicematin.fr

Olivier Véran l’a dit pour justifier sa reprise en main contestée du dossier Covid : « On peut imposer aux gens de prendre soin des autres malgré eux. » N’empêche, certaines de ses injonction­s continuent de déchaîner les passions. Si la fermeture des bars ne passe pas, celle des salles de sport, pour quinze jours, peine aussi à convaincre. Que l’on soit pilier de bistrot ou plutôt de rugby, la vie sociale en prend un grand coup dans les tibias, alors qu’une distanciat­ion respectée aurait fait l’affaire, selon les joueurs des deux camps. Hier encore, en fin de journée, on ne savait toujours pas quand tomberait l’arrêté du préfet des AlpesMarit­imes. Ni même la couverture géographiq­ue de cette nouvelle dispositio­n qui, après un long confinemen­t, trouble une profession inquiète et exsangue. « Nous ne sommes pas concernés », affirmait de bonne foi William Laurent, jeudi soir, ledit arrêté ne pouvant concerner que Nice, selon lui. Et s’il devait être étendu à tout le 06? « Je n’ose même pas y penser. Une deuxième fermeture ? C’est la fin des salles privées. » Les siennes sont situées à Cagnes-surMer et Antibes. Topfit , enseigne « haut de gamme », l’a contraint durant le confinemen­t à emprunter « une somme très importante, garantie par l’État la première année, mais qui se traduira immédiatem­ent après par une hypothèque sur ma maison ». Ses salariés, soit trente-quatre équivalent­s temps plein, sont dépendants de la décision.

Rien avant lundi

Le maire de Nice a transmis dare-dare au préfet un nouveau protocole prévoyant des mesures de distanciat­ion et de protection renforcées. Est-ce assez ? Fitness Park a déjà communiqué sur la fermeture de ses treize salles des AlpesMarit­imes, dès lundi. « Le fitness fait partie de la solution, et non du problème ! », proteste le réseau Keep Cool, dont la direction évoque « une véritable incompréhe­nsion ». Une machine sur deux condamnée, un seul sens de déambulati­on, du virucide à dispositio­n, tout a été respecté, dit-on. Sans parler des pratiquant­s qui ont « très majoritair­ement moins de 65 ans » et seraient « très rarement en situation de comorbidit­é ». Crossfit, huit salles dans le départemen­t, soutient la démarche alternativ­e proposée par Christian Estrosi. Aucun cluster n’y aurait été constaté, mais « pour éviter de tirer le rideau », l’équipe se dit prête à « aller encore plus loin ». Alors qu’ont déjà été mises en place toutes les dispositio­ns précitées, ainsi que le port de chaussures dont l’usage est réservé à la salle. « À l’instar d’autres profession­s comme les restaurate­urs, nous souhaitons que notre voix soit entendue », conclut le représenta­nt de Crossfit. Hier soir, parmi «denouvelle­s mesures pour le sport », le service de presse de la ministre Roxana Maracinean­u annonçait un effort supplément­aire du gouverneme­nt pour aider financière­ment les salles privées « qui se trouvent dans une situation économique particuliè­rement difficile ». Rien de concret du côté de la préfecture des Alpes-Maritimes, où l’on se borne à évoquer des concertati­ons ce week-end. Rien ne devrait être dévoilé avant lundi.

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(Photo Eric Ottino) « Une deuxième fermeture ? C’est la fin des salles privées », estime un gérant.

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