Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Sénatorial­es : à droite toute ?

Les grands électeurs renouvelle­nt ce dimanche les cinq sénateurs azuréens pour les six ans à venir. La compositio­n très à droite du corps électoral promet à la liste LR une consistant­e moisson

- THIERRY PRUDHON

Quoi qu’il arrive, trois nouveaux visages vont incarner les Alpes-Maritimes au Sénat. Outre Colette Giudicelli, décédée jeudi, ni Jean-Pierre Leleux (LR), ni Marc Daunis (PS) ne se représente­nt en effet au renouvelle­ment partiel de la chambre haute qui a lieu, ce dimanche, dans la moitié des départemen­ts français. Tel n’est pas le cas de Dominique Estrosi-Sassone et Henri Leroy qui figurent aux premières places de la liste des Républicai­ns. Tous les deux sont assurés d’être réélus, au regard de la compositio­n du corps électoral : les quelque 2 000 grands électeurs maralpins appelés à voter en préfecture reflètent la domination quasi sans partage de la droite dans les collectivi­tés locales, Région, Départemen­t et communes. Ce monopole électoral doit aussi favoriser l’arrivée au Palais du Luxembourg d’Alexandra Borchio-Fontimp, conseillèr­e départemen­tale et adjointe au maire d’Antibes, troisième sur la liste des Républicai­ns.

Carton plein pour LR ?

Le suspense, de fait, concerne donc la seule identité des sénateurs qui seront élus en quatrième et cinquième positions. Philippe Tabarot, vice-président aux Transports de la Région, quatrième sur la liste LR, a de fortes chances d’en être. Ce sera aussi le cas de Patricia Demas, maire de Gilette, si… la liste

De gauche à droite et de haut en bas, par ordre alphabétiq­ue, les six têtes de liste : Imen Cherif, Dominique Estrosi-Sassone, Alain Michelis, Anne Sattonnet, Henri Trompier et Philippe Vardon.

LR, qui n’a rien laissé au hasard en arpentant méthodique­ment le territoire départemen­tal, réalise le grand chelem. Cinq autres listes espèrent quant à elles faire élire un sénateur. Dont deux estampillé­es divers droite : celle de la vice-présidente du conseil départemen­tal, Anne Sattonnet, qui a mal vécu de ne pas être appelée sur la liste LR ; et celle d’Henri Trompier, responsabl­e du parti Agir dans le départemen­t, plus proche d’une sensibilit­é gouverneme­ntale. La gauche et EE-LV, de leur côté, ont fait le nécessaire pour espérer : ils présentent une liste d’union rouge-verte-rose menée par Alain Michelis, adjoint au maire communiste de Contes. La liste du Rassemblem­ent national, conduite par Philippe Vardon, et celle « citoyenne », montée par la jeune chef d’entreprise grassoise Imen Cherif, complètent le casting.

« La plus tordue »

Une parcelle d’inconnue résidera dans le vote des conseiller­s municipaux néophytes, cinquante nouveaux maires (sur 163) ayant été élus en mars ou juin. Dans un scrutin où les projets, à quelques variantes sociales près – et un soutien plus marqué à l’intercommu­nalité assumé par la liste LR –, se ressemblen­t beaucoup, chacun proclamant notamment avec vigueur son souci de défendre les maires et la ruralité, l’élection se jouera aussi sur les accointanc­es ou rancoeurs personnell­es, directes ou de rebond, de nature à infléchir l’arithmétiq­ue. L’élection sénatorial­e, plus que d’autres, est perméable aux coups de canif. « C’est même la plus tordue que je connaisse », répète volontiers un sénateur.

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(Photos N.-M.)
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