Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Mirómania oeuvres à Monaco
Le Nouveau Musée National de Monaco abrite pour un mois des oeuvres de l’artiste catalan Joan Miró, issues de la collection de son petit-fils et retraçant son parcours.
Il a vécu les quinze premières années de sa vie à ses côtés à Palma de Majorque. Donc quand Joan Punyet Miró, petit-fils de Joan Miró, raconte son grand-père, l’Histoire de l’art se mêle à l’histoire de famille. « Mon grand-père était un homme libre qui luttait pour la liberté. Il a vécu en France pendant la Première Guerre Mondiale, puis pendant la guerre civile espagnole où il s’opposait à Franco. Et même quand les bombes nazies tombaient, il n’a jamais arrêté de peindre. Aujourd’hui, face à ce coronavirus, on voit des projets artistiques qui se décalent ou s’annulent de partout dans le monde. Je crois qu’il faut faire comme Miró, aller au-delà de nos limites. C’est pourquoi j’ai tenu à ce que cette exposition se fasse, comme un message d’espoir ».
Une création pour MonteCarlo en
Joan Punyet Miró a choisi de montrer une partie de sa collection, dans les murs du Nouveau Musée National de Monaco (NMNM) à la villa Paloma, avec le concours de la galerie Gmurzynska et de la Fondation Prince Albert II. Et dans un élan philanthropique, il a même offert une huile sur bois signée par son grand-père en 1973, vendue jeudi soir aux enchères du Monte-Carlo Gala for Planetary
Health. Une pépite que les collectionneurs apprécieront. D’autres n’en avaient pas fait autant. « En 1919, quand Miró s’installe à Paris au tout début de sa carrière sans le sou, il troquait ses dessins à sa concierge pour un plat de pot-au-feu. Pensant que ça n’avait pas de valeur, la concierge a tout déchiré » raconte le petit-fils. Un siècle plus tard, les oeuvres de l’artiste catalan demeurent le témoignage d’un des artistes les plus influents du XXe siècle. La sélection de soixante-quatre pièces – peintures et sculptures – accrochées pour un mois à la villa Paloma reflète la prolifique carrière de l’autre génie catalan, avec Salvador Dali. Elle s’ouvre par une création de Joan Miró pour les Ballets Russes de Monte-Carlo en 1932. Une pièce baptisée Jeux d’enfants, pour laquelle il avait imaginé les décors et costumes Le travail plastique y est déjà épuré fidèle à son langage symbolique.
« Mes racines sont dans cette terre »
La suite du parcours résume la recherche de l’artiste autour de la couleur, de l’art abstrait, de ses tâtonnements dans le dialogue avec les techniques de création qui ont fait que ces oeuvres ont marqué l’histoire de l’art. Dans une des dernières salles, ses interventions colorées sur des toiles recouvertes de paysage et dessins classiques sont assez remarquables. « Il envoyait un ami acheter ces toiles dites ‘’peinture pompier’’ sur lequel il apposait ses dessins colorés, détournant la toile initiale », raconte Joan Punyet Miró qui poursuit : «Et ma grand-mère râlait en lui disant tu ne peux pas faire ça, ce tableau n’est pas à « Miró, la peinture au défi » jusqu’au 25 octobre à la Villa Paloma, à Monaco. Tous les jours de 10 heures à 18 heures. Entrée : 6 euros. Rens. www.nmnm.mc et 00.377.98.98.48.60