Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Trois domaines d’action
On n’a jamais autant parlé d’économie circulaire ! Le thème est désormais un enjeu majeur de nos sociétés, encore plus depuis trois ans où le ministère de la Transition écologique a lancé sa feuille de route pour mettre en place un modèle économique dont l’objectif est de conjuguer la sauvegarde de l’environnement et le développement économique. Economie circulaire, quesaco ? Circulaire se veut en opposition à linéaire, où la croissance continue n’aurait que faire des ressources et de l’environnement. En circulaire, c’est l’inverse : on lutte contre le gaspillage, on préserve la planète et on essaie d’inventer des modèles intelligents pour agir différemment. La société de consommation semble avoir atteint ses limites. Chacun en est conscient, mais comment changer sans subir, comment envisager une transformation de nos modes de vie sans atteindre notre bien-être et notre équilibre ? L’idée est bien de valoriser la sobriété et une gestion des ressources où le recyclage est notamment fondamental.
L’économie circulaire s’appuie sur trois domaines : la demande et le comportement des consommateurs, la gestion des déchets et l’offre des acteurs économiques. Trois domaines décomposés eux-mêmes en sept piliers. Plus que des théories, c’est la pratique qui intéresse aujourd’hui et qui touche peu à peu les trois quarts de notre société. Cela peut partir d’une simple idée de jardin partagé, d’alimentation en circuit court, pour aller jusqu’à la création de structures touchant des milliers de personnes, comme ces usines de traitement des déchets qui sont aussi des chaudières pour des immeubles collectifs. Comme on peut le constater dans les pages suivantes, les idées pullulent et les réalisations concrètes existent déjà. Celles d’associations côtoient celles de collectivités et, sur le terrain, l’économie circulaire tourne déjà avec succès.
Dans la région, chacun fait sa part à son échelle, tel le petit colibri. Petits, grands, tout le monde s’implique, là pour simplement nettoyer son bout de plage, ici comme avec l’UVE (Unité de Valorisation Énergétique) de Toulon grâce à laquelle plusieurs milliers d’habitants bénéficient de l’électricité et de la chaleur produites par la transformation énergétique des déchets.
L’économie circulaire n’est pas un sujet qu’on associerait à priori au groupe Pizzorno Environnement. Quelles sont les raisons ayant poussé à agir dans ce domaine ?
Au contraire, l’économie circulaire est au coeur de nos métiers, et ce depuis de nombreuses années. En effet, nos activités ont vécu de profondes mutations. De simples collecteurs de déchets, nous sommes devenus un industriel complet intervenant à toutes les étapes du traitement et de la valorisation des déchets. Sur les deux dernières décennies, la part des déchets valorisés a été fortement augmentée, à la fois sous l’impulsion du législateur et grâce au travail mené par les collectivités et les professionnels du secteur.
Est-ce qu’un groupe qui a une action internationale perçoit les mêmes demandes ailleurs, en matière d’environnement, de prospective ?
La protection de l’environnement ne connaît pas les frontières. Les préoccupations environnementales sont les mêmes partout sur la planète et sont aujourd’hui largement prises en compte par les acteurs publics. Notre rôle est d’anticiper et de répondre aux attentes de tous les citoyens, qu’ils soient dans des territoires ruraux ou dans de grandes métropoles.
Pour faire écho à la question précédente, la France et ses lourdeurs administratives sontelles un frein aux évolutions ?
Tous les jours, nous oeuvrons pour la protection de l’environnement. Parce que notre industrie est au plus près de ce combat, il est essentiel que nos activités soient encadrées par des réglementations et des procédures strictes. Cela implique donc un travail administratif important qui nécessite des délais plus ou moins longs entre le lancement d’un projet et sa réalisation.
Ce qui est très encourageant, c’est que tous les acteurs de notre quotidien s’y sont mis : entreprises, collectivités, chercheurs, écoles… Pas une génération n’y échappe. La transition écologique, c’est l’affaire de tous, et l’économie circulaire en est un vecteur incontournable.
Nous le prenons systématiquement en compte.
Quelle est la part d’investissement consacrée par Pizzorno Environnement dans les technologies liées à l’économie circulaire ?
En tant qu’entreprise familiale, la notion de transmission est très importante pour Pizzorno Environnement. Nous devons allier développement économique et responsabilité environnementale. Toutes nos actions sont portées par cet objectif. Aujourd’hui, nos investissements portent essentiellement sur de nouveaux procédés de valorisation, qu’elle soit matière, énergétique ou organique. C’est le cas par exemple sur notre Ecopôle à Pierrefeu-du-Var où nous proposons sur un seul et unique site plusieurs solutions de traitement et valorisation des déchets. Ils portent également sur l’acquisition de véhicules propres ; près d’un quart de notre flotte fonctionne aujourd’hui à une énergie alternative.
Les nouveaux collaborateurs issus des métiers de l’environnement, qui intègrent le groupe témoignent-ils d’une vraie transformation de la société, la société en général, et la vôtre... ?
Nos collaborateurs sont le reflet de l’évolution de la société et de sa prise de conscience environnementale. La crise sanitaire que nous traversons en a été d’autant plus révélatrice. Elle a mis en évidence l’importance de nos métiers et de ceux qui les exercent, bien loin de l’image généralement associée. Tous nos collaborateurs, qu’ils soient de terrain ou administratifs, participent à cette évolution sociétale. Nous sommes pleinement engagés dans une démarche volontariste, à travers les actions que nous menons sur nos territoires d’implantation et les relations que nous entretenons avec nos partenaires.