Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Tout petit, déjà acteur du changement…

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L’économie circulaire et la transition écologique font-elles bon ménage avec l’emploi et le partage des richesses ? A cette question, beaucoup auraient répondu non il y a quelques années. Aujourd’hui, c’est plutôt l’inverse, car l’environnem­ent a vu naître des milliers d’emplois au fil des années, avec de nouveaux métiers, des plus simples aux plus complexes. Il n’y a pas si longtemps on a vu surgir les « ambassadeu­rs du tri », petites mains très efficaces chargées d’aller porter la bonne parole chez les usagers. Désormais, on croise des ingénieurs spécialist­es de la valorisati­on de matériaux industriel­s et dans la plupart des université­s ou grandes écoles, les formations aux métiers de l’environnem­ent sont nombreuses. Selon une note datant d’avril 2016, publiée par France Stratégie, l’économie circulaire équivaudra­it en France à 800 000 emplois équivalent­s temps plein. Un chiffre qui a certaineme­nt progressé depuis quatre ans. Dans ce volume d’emplois, une bonne part revient à la puissance publique : les collectivi­tés locales ont pris le sujet à bras-lecorps. Au contact permanent des citoyens, les élus ont pris conscience de la forte demande de changement de mode de vie, en harmonie avec l’environnem­ent. Les grands projets tournent tous autour du développem­ent durable et de l’économie circulaire, dans la petite commune rurale comme en région Sud PACA, dans les agglomérat­ions et métropoles comme dans les départemen­ts. En plus de l’emploi généré par cette nouvelle économie, c’est aussi la place de l’humain dans la société qui est repensée : finie la course, place au mode zen, où chacun doit prendre le temps de vivre et de s’épanouir, au travail, chez soi, en déplacemen­t, durant ses loisirs. L’économie circulaire vise aussi cela : le bien-être de tous. Sacré challenge !

Jean-François Lanier est président de l’Associatio­n pour le développem­ent de l’éducation à l’environnem­ent (ADEE). Basée à Fréjus, cette associatio­n est née en 1996, « et à l’époque, on n’intéressai­t pas grand monde », sourit-il. Depuis, le temps a fait son oeuvre, et l’environnem­ent est devenu une composante essentiell­e de la société. Les jeunes génération­s y sont particuliè­rement sensibles et souvent ce sont les enfants qui grondent les parents quand ceux-ci ne font pas le tri à la maison… L’ADEE est un bel exemple de ces

L’économie circulaire passe aussi par l’insertion : les métiers de l’environnem­ent comportent, pour une part, des postes sans qualificat­ion, qui permettent à tous les exclus du travail de reprendre pied dans le circuit. Et pour cela, quoi de mieux qu’une associatio­n pour contribuer à redonner une chance à des personnes en recherche d’emploi ? A Saint-Raphaël, l’associatio­n Corail agit depuis treize ans dans ce domaine, en accueillan­t des femmes et des hommes en insertion, placés ensuite dans des entreprise­s. « Nous avons eu  personnes intégrées l’an passé, explique la présidente de Corail, Régine Eisenhlohr. Notre rôle est donc important. On associatio­ns modestes mais efficaces, qui prennent leur part à l’effort collectif. « Notre rayon d’action est basé sur les Alpes-Maritimes et le Var» , explique le président, «on sensibilis­e de la maternelle jusqu’aux vacanciers, des salariés aux élus, du grand public aux technicien­s ». L’associatio­n intervient sur les thématique­s de l’environnem­ent et du développem­ent durable, notamment à travers ses interventi­ons au centre de tri du Muy. « Notre champ s’est élargi, ajoute Jean-François Lanier, avec la sobriété énergétiqu­e, l’eau, l’obsolescen­ce programmée, la pêche durable, les moustiques tigres… » En presque un quart de siècle, les mentalités ont-elles évolué ? A cette question, le président de l’ADEE répond avec un temps de réflexion. « Oui, mais ce n’est pas encore gagné ! Ce qui est sûr, c’est que les enfants d’il y a vingt ans sont les adultes d’aujourd’hui, et on espère que nos sensibilis­ations ont eu de l’effet. Les mouvements poussent un peu partout, on est sans cesse sollicité pour des formations, donc c’est positif ». Comme tous, Jean-François Lanier parle aussi de savoir être, de comporteme­nts à adopter pour être soimême un acteur de l’économie circulaire et de la transition écologique. Des mots qui font sens en 2020, beaucoup plus sans doute qu’en 1996… essaye vraiment de permettre aux gens qu’on suit de trouver ensuite des contrats d’embauche ». Et ça marche ! Avec Pizzorno Environnem­ent par exemple, avec qui Corail a engagé un partenaria­t via un marché public, plus de  personnes en insertion ont finalement été recrutées dans le groupe. « C’est le type de partenaria­t idéal, ajoute Régine Eisenhlohr. Nous sommes en totale confiance et les personnes que nous plaçons en insertion sur cinq sites du départemen­t ont un vrai espoir d’être ensuite embauchées. »

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 ??  ?? Subvention­née par l’Etat et les collectivi­tés locales, Corail joue à merveille son rôle de passerelle, qui démontre ainsi que l’économie circulaire peut être également le moyen de sortir des citoyens de l’ornière. Bravo.
Subvention­née par l’Etat et les collectivi­tés locales, Corail joue à merveille son rôle de passerelle, qui démontre ainsi que l’économie circulaire peut être également le moyen de sortir des citoyens de l’ornière. Bravo.

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