Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

« Un rôle épanouissa­nt »

A 33 ans, Cesc Fabregas n’a plus la capacité de répéter les sprints mais court toujours beaucoup. Replacé devant la défense par Niko Kovac, l’Espagnol a régalé contre Nantes et Rennes

- RECUEILLI PAR V.M.

Il se pourrait bien que Niko Kovac ait trouvé la recette pour refaire de Cesc Fabregas un joueur qui compte au sein de l’effectif monégasque. Arrivé en janvier , du temps de Thierry Henry, son ancien partenaire chez les Gunners d’Arsenal, le milieu espagnol a subi le retour de Leonardo Jardim, retrouvé le goût de l’effort avec Robert Moreno et enfin le plaisir sous les ordres du technicien croate. Avec la jeune garde à ses côtés dans l’entrejeu (Fofana, Diop, Tchouaméni, Florentino Luis), il semble mieux protégé et peut enfin exprimer son talent. A  ans, il ne sera plus jamais un sprinter mais son cerveau tourne toujours plus vite que les autres et sa qualité de passes demeure intacte. Pour le plus grand plaisir des yeux.

Cesc, depuis deux matchs, vous retrouvez des responsabi­lités au sein du collectif monégasque...

Bien sûr, mais c’était aussi le cas avant. J’ai été considéré comme un joueur important du groupe depuis mon arrivée (janvier , ndlr). J’ai toujours cru en moi.

Comment expliquez-vous ce renouveau ?

J’évolue dans une position différente (en sentinelle, ndlr). Je pense que c’est le poste où je peux le mieux m’exprimer. Mais je ne pouvais pas le dire aux coachs précédents, qui faisaient leur choix (sourires) . J’ai déjà évolué à ce poste avec Conte et Sarri à Chelsea. Depuis que Niko (Kovac) est arrivé, il m’a dit qu’il voulait m’utiliser dans ce rôle, que c’était le meilleur pour moi. J’en profite, je touche beaucoup de ballons. Mes jambes sont incapables de faire de longues courses de cinquante, soixante mètres en sprint. J’ai joué énormément de matchs dans ma carrière (plus de ). C’est normal de ne plus avoir les jambes de mes  ans. Mais avec de l’intelligen­ce, de la structure et une bonne tactique, ça n’est pas un problème.

Vous profitez également du travail dans l’ombre de vos milieux relayeurs...

Bien sûr. Mais je cours beaucoup encore. Si je joue  minutes, je suis toujours sur le podium des joueurs qui font le plus de kilomètres. Lorsque les matchs sont ouverts et qu’on ne court pas ensemble, ça peut être plus difficile pour moi. Je ne peux plus aller d’un côté à l’autre comme avant. C’est pour ça qu’il faut se déplacer de manière cohérente. Les jeunes sont très à l’écoute, font preuve d’intelligen­ce. Ils ont envie de faire bien les choses.

Vous avez un rôle à la « Andrea Pirlo » ?

(Sourires) Peut-être, mais Pirlo c’est le top du top. Il faut que je fasse des choses un peu similaires, c’est vrai. C’est un rôle vraiment épanouissa­nt.

A-t-on été trop dur avec vous ?

Non, c’est normal. L’AS

Monaco attend beaucoup de moi, les supporters et les journalist­es aussi. C’est bien d’être attendu. J’ai toujours eu besoin des critiques pour avancer. Mais quand je rentre à la maison, je sais si j’ai été bon ou pas après un match. J’ai toujours été exigeant. J’ai évolué dans de grands clubs. La confiance revient, on travaille davantage. Je suis très heureux d’être à l’ASM, un club qui doit retrouver l’Europe.

Sur un plan personnel, comment vous sentezvous physiqueme­nt ?

(Direct) Très bien. L’an dernier, je n’étais pas au top, notamment lors de la

première partie de saison. Après l’arrivée de Robert Moreno, c’était mieux car les entraîneme­nts étaient plus durs. Avec Niko, on a effectué une préparatio­n top. C’est mieux pour tout le monde.

Vous avez encore besoin de vous entraîner dur ?

Oui, j’en ai besoin, surtout le mercredi et le jeudi quand on joue le dimanche. Ce sont deux jours très importants au niveau du travail physique.

Ressentez-vous une dynamique nouvelle au sein du groupe ?

Oui. Avec Niko et son staff, on travaille plein de détails, la tactique et aussi le physique. C’était le cas avec Robert Moreno. On s’était un peu perdu physiqueme­nt et mentalemen­t avant ça. Niko effectue beaucoup de travail en vidéo. On analyse ce qui est bien fait, ce qui ne l’est pas. Pour tout le groupe, c’est essentiel. On avance dans la même direction.

Vous êtes-vous posé des questions depuis votre arrivée à Monaco ?

Ce n’est jamais l’idéal de changer aussi souvent d’entraîneur­s. Car chacun a son style, ses idées. Pour les jeunes joueurs, il faut digérer ces changement­s. Ça peut un peu chambouler. Je suis expériment­é. Avec Niko, je sens une bonne dynamique. Ça travaille beaucoup. Si on continue de la sorte, cette équipe a un bel avenir.

La défaite à Rennes a-t-elle été digérée ?

On a été performant pendant une heure. Cela a été plus complexe sur la fin. Rennes est une bonne équipe, de niveau Ligue des champions, qui évolue ensemble depuis un moment. J’étais très déçu de la défaite. Mais après avoir revu le match, il y a eu beaucoup de choses positives.

‘‘ C’est normal de ne plus avoir les jambes de mes vingt ans”

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(Photo Jean-François Ottonello)
Cesc Fabregas a retrouvé de bonnes sensations sous les ordres de Niko Kovac. (Photo Jean-François Ottonello)
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