Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
« Je souhaite finir le travail »
Eric Borghini annonce officiellement qu’il se représente pour un deuxième mandat à la tête de la Ligue
La création du Campus, un petit Clairefontaine, est notre mesure phare ”
Il a décidé de replonger. Elu en septembre 2016 à la présidence de la Ligue Méditerranée, le Niçois Eric Borghini brigue un second mandat. Une décision mûrement réfléchie pour cet avocat qui, à 59 ans, est de nouveau en pleine forme après avoir vaincu un cancer du foie l’année dernière. « Le warrior est de retour » s’amuse à dire celui qui, même diminué il y a quelques mois, n’a jamais cessé d’être au coeur des grandes décisions de la Ligue. Le nom de sa liste ? « Continuons ensemble pour le football méditerranéen ». Elle sera en concurrence avec celle de François Ponthieu (58 ans), lui aussi avocat. Ce dernier a été président pendant douze ans de la DNCG (1997-2009) et s’était aussi porté candidat à la présidence de la FFF en 2012 et 2016, battu à chaque fois par Noël Le Graët. Les autres prétendants ont jusqu’au 7 octobre pour se présenter avant l’élection programmée le 7 novembre. En attendant, le président sortant évoque son bilan et dresse les perspectives.
Eric Borghini, vous avez donc décidé de vous présenter pour un deuxième mandat.
Oui et je vous explique pourquoi. Depuis , avec mon équipe, on a remis en route la machine « Ligue ». Ce serait frustrant d’arrêter au moment même où cette machine commence à tourner à plein régime. Au regard des projets en cours, il y aurait un sentiment d’inachevé si je ne poursuivais pas. Je souhaite finir le travail. Je me représente avec une équipe renouvelée d’un tiers, rajeunie ( ans de moyenne d’âge contre ) et féminisée avec femmes sur membres. A l’heure actuelle, j’ai le soutien déclaré de trois présidents de district sur cinq : Edouard Delamotte (Côte d’Azur), Patrick Bel Abbes (Alpes) et David Fournier (Grand Vaucluse). Et je dois rencontrer les deux autres : Erick Schneider (Provence) et Pierre Guibert (Var).
Quel est le bilan des quatre ans de votre premier mandat ?
Ce fut un mandat réformateur. En septembre , lors de ma prise de fonctions, La Ligue était une belle endormie. Alain Porcu (l’ancien président, ndlr) m’a laissé une instance très saine sur le plan financier mais vieillotte. On a donc fait plusieurs réformes en commençant par celle de la tarification pour réduire la pression financière sur les clubs. Ils ont ainsi économisé près de euros en ans. Il y a eu aussi la réforme des championnats seniors avec notamment deux montées de Départemental en Régional , la réforme des championnats de jeunes avec l’accession générationnelle et, chez les féminines, le développement du championnat régional U.
Autre grosse réforme, la modernisation du fonctionnement interne de la Ligue tant au niveau des commissions que de l’organisation. Enfin, on a transformé en profondeur l’IRF, l’Institut Régional de Formation du Football. Le centre faisait figure de mauvais élève en France, aujourd’hui il est cité en exemple avec une offre de formations très élargie. Toutes ces réformes ont été faites en concertation avec tous les différents acteurs de la Ligue (clubs, districts, dirigeants, éducateurs...) et toujours au service des clubs. Preuve d’une belle unité.
L’une de vos mesures phares en était aussi la lutte contre la violence ? Où en est-on sur ce dossier ?
Bien sûr, il y a toujours de temps en temps un feu de paille. Mais il n’y a pas eu d’incidents très graves. La commission de discipline fait très bien son travail et la lutte contre la violence dans notre région est plutôt un succès. Le plan anti-violence, le permis de conduire une équipe chez les jeunes et d’autres outils encore portent leurs fruits.
Quels sont les premiers retours sur la réforme des championnats de jeunes ?
Le seul problème, ce sont les U car ils sont le point d’entrée à la Ligue. Une soixantaine de clubs avaient candidaté et on n’a pu en retenir que . Il faudra peut-être revoir les critères à ce niveau-là car cela fait beaucoup de déçus. On se pose la question de peut-être élargir le nombre d’entrants à . Pour le reste, les clubs sont ravis. Quand une équipe est championne, elle peut la saison suivante profiter de ce titre et jouer au niveau où elle a accédé. Cela permet aux clubs qui ont de bonnes générations de joueurs de mener un projet jusqu’au bout.
Pour votre dernière année de mandat, il a fallu aussi gérer la crise sanitaire...
Une période difficile à vivre pendant laquelle les clubs ont fait preuve d’une grande solidarité, avec de nombreuses initiatives lancées. La Ligue a participé à cet élan de solidarité en mettant en place pendant le confinement des activités ludiques et éducatives sur son site et en assurant un important suivi des dossiers. Les élus ont appelé tous les clubs de la Ligue pour évaluer leurs problèmes et leurs besoins. On a aussi multiplié les réunions en visio avec tous les districts, envoyé des communiqués réguliers, donné des infos pratiques sur la gestion de la crise, fait de la formation en distanciel pour les clubs... On a aussi beaucoup discuté avec les clubs pour connaître leurs avis, notamment sur un championnat seniors R à ou équipes ou deux poules de . Enfin, on les a aidés financièrement notamment en participant à hauteur de euros au fonds de solidarité de la fédération qui a permis de reverser euros par licencié à chaque club.
Dans cette période de crise sanitaire, comment se passe la rentrée pour les clubs ?
Il n’y a pas trop de difficultés pour l’instant. Mais elles peuvent survenir un peu plus tard. A ce jour, on a même plus de licenciés que l’année dernière avec notamment % de plus en seniors.
Quels sont les perspectives et les axes de votre prochain mandat si vous êtes élu le novembre ?
Au niveau financier, les perspectives sont excellentes grâce à une gestion très saine. Au niveau sportif, elles sont prometteuses avec la nouvelle architecture des championnats de jeunes, la représentativité des clubs méditerranéens dans les championnats nationaux et la qualité de la formation dans les pôles espoirs ou dans les clubs. Enfin, les perspectives de développement sont importantes avec notamment la diffusion des matchs de R seniors en direct sur Internet avec Fuchs Sports (dès cette saison, à partir des matchs retours), ou le lancement, à moyen terme, d’une formation de chargé de marketing sportif avec l’IRF. On continuera bien sûr aussi à développer nos axes majeurs : la structuration des clubs, la pratique du football partout et pour tous et la lutte contre les incivilités et toutes formes de discrimination. On veut également devenir une ligue référence en matière d’arbitrage. Enfin, notre mesure phare sera la création du Campus, un centre technique régional de football près d’Aix-en-Provence.
Détaillez-nous ce projet de Campus...
Il est bien avancé. Seraient regroupés sur un même site de ou hectares : un terrain d’honneur, deux terrains en synthétique, des salles de futsal, les pôles espoirs masculin et féminin, le pôle santé et le siège administratif de la Ligue. C’est le projet le plus structurant de toute l’histoire de la Ligue Méditerranée. On veut se doter de l’outil du futur. Un petit Clairefontaine. Deux conditions à ce projet : il ne doit pas avoir d’impact négatif sur les finances des clubs et doit être réalisé dans un périmètre proche d’Aix-en-Provence. Si on est élu, je pense que le Campus pourrait voir le jour avant la fin de notre second mandat.