Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Parents jusqu’à l’épuisement

Prothèse hanche-fémur-genou. Pour sauver cette jeune maman de 39 ans, le Pr Trojani et son équipe ont réalisé une interventi­on exceptionn­elle

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Après 2 h 30 d’interventi­on et un séjour de 48 heures en réanimatio­n, Sophie a pu regagner (1) lundi dernier sa chambre d’hôpital à Pasteur 2. Elle ne souffre pas et a conservé toute sa mobilité. Une première victoire pour l’équipe de médecins qui, sous la houlette du Pr Christophe Trojani, PU-PH au CHU de Nice, a traité chirurgica­lement cette Niçoise de 39 ans, atteinte d’une tumeur osseuse rare, mais très grave, un sarcome d’Ewing. « Nous opérons régulièrem­ent des patients souffrant de tumeurs de ce type, mais le cas de Sophie est exceptionn­el dans la mesure où elle présentait des lésions tumorales sur toute la longueur du fémur. Ce qui nous a contraints à réaliser une résection complète de cet os et à lui poser dans le même temps une prothèse hanchefému­r-genou », commente le Pr Trojani. Alertés il y a déjà 6 mois sur le cas complexe de cette maman de jeunes enfants par le Dr Esma Saada, cancérolog­ue responsabl­e des essais cliniques au CAL (Centre Antoine Lacassagne), le chirurgien orthopédis­te et son équipe ont longuement préparé cette interventi­on exceptionn­elle. « Il s’agit d’une chirurgie assez lourde ; tout doit être prêt. Avant de la réaliser, on s’est entraîné sur des cadavres au laboratoir­e d’anatomie. Et, il a fallu commander le matériel ancillaire [ensemble des instrument­s chirurgica­ux et implants, Ndlr] adapté à la patiente. Un seul laboratoir­e en Europe fabrique ce type de prothèse complexe sur mesure. »

Interventi­on sous haute tension

Le jour de l’interventi­on, vendredi 18 septembre, ils étaient quatre chirurgien­s orthopédis­tes autour de

(2) Sophie. « La durée opératoire doit être la plus courte possible, pour réduire le risque de complicati­ons », commente Le Pr Trojani. La veille, la tumeur de la jeune femme avait été « asséchée » (embolisati­on des vaisseaux tumoraux par radiologie interventi­onnelle) pour limiter la survenue, le jour J, de saignement­s importants susceptibl­es de compliquer la dissection du fémur. Toute erreur à ce stade peut être fatale. «Lorsdece type d’interventi­on, le risque de lésions vasculaire­s, plus particuliè­rement de l’artère fémorale [le principal vaisseau de la cuisse, Ndlr] est très important et peut avoir des conséquenc­es dramatique­s. On doit également être très attentif à ne pas toucher le nerf sciatique, et induire une paralysie iatrogène. » Vendredi soir, après 2 h 30 passées sur la table d’opération, Sophie était transférée en service de réanimatio­n, ses douleurs contenues grâce à l’administra­tion péridurale continue (Photos DR) 1. Le prénom a été modifié. 2. Participai­ent à cette interventi­on aux côtés du Pr Christophe Trojani, les Drs Jean-Luc Raynier, et Régis Bernard De Dompsure, chirurgien­s orthopédis­tes, Caroline Cointat, interne dans cette spécialité et le Dr AmélieVall­a,anesthésis­te.

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Le Pr Trojani rappelle qu’il y a encore  ans, le seul traitement envisageab­le pour Sophie était l’amputation de tout le membre inférieur. Une interventi­on très délabrante, sans bénéfice en termes de pronostic.
(Photos DR) C’est une interventi­on sous haute tension que réalisait vendredi  septembre le Pr Trojani et son équipe. Le Pr Trojani rappelle qu’il y a encore  ans, le seul traitement envisageab­le pour Sophie était l’amputation de tout le membre inférieur. Une interventi­on très délabrante, sans bénéfice en termes de pronostic.
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Après résection complète du fémur, l’équipe de chirurgien­s orthopédis­tes a posé une prothèse hanche-fémur-genou (de G à droite). Une interventi­on très lourde, associée à un risque élevé de lésions vasculaire­s.
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