Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Collobrièr­es

: Laurent Jartoux, castanéicu­lteur inquiet

- C. L.

Pour exploiter ses  châtaignie­rs, Bernard Quirin leur a consacré «  ans de travail » .Ceretraité­deans, habitant Isola, fait partie des membres de l’AFA (Associatio­n foncière agricole du pays de la châtaigner­aie de la Tinée), associatio­n née en  pour faire revivre ce produit emblématiq­ue d’Isola, en voie de disparitio­n. Par passion et non pas par reconversi­on profession­nelle. « Il faut dix hectares pour en vivre, je n’en ai que deux, ce sont des complément­s de revenus » .Il explique que l’associatio­n vend à des particulie­rs, à des magasins, au MIN, à Nice, à Vence, mais que les fêtes de la châtaigne sont un événement majeur . Leur deuxième événement, à Cagnes-sur-Mer a été annulé. Isola est maintenu, mais a minima. Mais la récolte ne sera pas forcément perdue. «La châtaigne, on peut la vendre toute l’année. On peut en faire de la crème de marrons, de la glace, des biscuits, de la pâte de chocolat. Si on ne peut pas vendre aux fêtes de la châtaigne, peut être que cette année, on transforme­ra plus. »

Bernard Quirin,  ans, a travaillé pendant  ans à redonner vie à sa châtaigner­aie, « par passion ».

(DR)

La saison s’annonçait bonne. Après plusieurs années marquées par la sécheresse ou les parasites, les pluies tombées au bon moment promettaie­nt une récolte «encouragea­nte » dixit Laurent Jartoux, castanéicu­lteur à Collobrièr­es, dans le Var. Elles sont belles, elles ont bien grossi. Mais l’annonce, mercredi, de l’annulation des fêtes de la châtaigne a été un nouveau coup de massue pour le producteur. « C’est un énorme problème lâche-t-il. On vend une grosse partie de notre production à ce momentlà concède-t-il. Je ris jaune. On n’en peut plus. Cette annulation n’a pas de sens, hier j’étais dans une grande surface, il y avait du monde, je ne vois pas la différence. » Lui qui avait stoppé son entreprise en mars après l’annonce du confinemen­t et les contrainte­s qui pèsent sur son exploitati­on, misait beaucoup sur les trois dimanches de fête pour sortir la tête de l’eau. « Je pensais me réimmatric­uler, mais je ne vais pas le faire. » C’est à l’occasion des trois dimanches de fête qu’il faisait beaucoup de vente directe lors des visites de sa châtaigner­aie. Désormais, il ne « sait pas ou il va ».« C’est une catastroph­e pour tous ceux qui ne pourront pas vendre. Les fêtes de la châtaigne permettent aux producteur­s d’écouler le travail de l’année à un prix de vente intéressan­t qui permet aux gens de travailler. » Laurent Jartoux qui craint la disparitio­n de son exploitati­on, « un patrimoine de 400 ans », lance donc un appel aux amateurs de la perle des Maures. « Venez acheter des châtaignes au village chez les commerçant­s qui vendent celles de Collobrièr­es », et ce tous les jours, pas que les dimanches habituelle­ment réservés à la fête...

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(Photo Laurent Martinat) Laurent Jartoux, inquiet pour sa production après l’annulation des fêtes de la châtaigne.
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