Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Fatalité ?
Il y a un an une jeune femme se découvrait atteinte d’un cancer des os particulièrement agressif. Seule issue : un traitement très lourd, associant chimiothérapie et chirurgie très complexe. Et puis, la maladie Covid a fait intrusion. Et l’on a commencé à parler de ces fameux lits de réanimation, essentiels à la lutte contre l’épidémie de coronavirus pour les cas les plus graves car équipés de respirateurs artificiels. Des lits qu’il a fallu plus que doubler pour faire face à l’afflux de malades. Quels liens me direz-vous entre la situation terrible de cette jeune maman et les capacités de réanimation ? L’intervention très lourde qu’a subie Sophie, la gravité de son état, ont nécessité une hospitalisation dans l’un de ces services de réanimation, très spécialisés. Ses médecins ne crient pas encore victoire, mais ils veulent croire que cette maman verra ses enfants grandir. L’histoire de Sophie n’est pas unique. Mais Sophie a pu être traitée, opérée. Sans attendre. En dépit des annonces – « seules les opérations non essentielles ne pourront pas avoir lieu » – de nombreux autres malades, atteints de pathologies très graves parfois, ont vu, au plus fort de la crise, leur prise en charge différée. Et leur chance de guérison s’amenuiser. Il fallait déprogrammer, pour protéger les capacités de la réanimation. C’est à nouveau d’actualité. Les Hôpitaux de Paris commencent à déprogrammer des interventions chirurgicales. La région Paca sera-elle bientôt concernée ? Combien de malades devront attendre, dans la peur, des jours meilleurs pour être traités ? Est-ce réellement une fatalité ?