Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Aliments classés rouges au Nutri-Score : mortalité accrue
S’il est aujourd’hui bien établi qu’une alimentation moins riche en sucres, graisses saturées, sel et calories et plus riche en fibres et fruits et légumes est plus favorable à la santé, contribuant notamment à prévenir le risque de maladies chroniques telles que le cancer ou les maladies cardiovasculaires, appliquer ces recommandations en pratique reste un défi important. Dans ce contexte, le logo NutriScore a été développé pour aider les consommateurs à choisir des produits de meilleure qualité nutritionnelle dans les rayons et pour encourager les industriels à améliorer la qualité nutritionnelle de leurs produits. Le Nutri-Score est un logo à couleurs apposé en face avant des emballages. Il fournit une indication sur la qualité nutritionnelle des produits de A - vert foncé - qualité nutritionnelle élevée à E - orange foncé - qualité nutritionnelle moindre. Les couleurs du NutriScore sont attribuées en fonction du score FSAm-NPS (Food Standards Agency nutriment profiling system, version modifiée), reflétant le profil nutritionnel des aliments à partir de leur composition (pour g) en énergie, sucres, acides gras saturés, sodium, protéines, fibres et fruits et légumes. De nombreuses études publiées dans des journaux scientifiques internationaux ont démontré la validité du score FSAm-NPS pour caractériser la qualité nutritionnelle des aliments ainsi que l’efficacité du Nutri-Score pour aider les consommateurs à choisir des produits de meilleure qualité nutritionnelle. La nouvelle étude publiée dans le BMJ (British Medical Journal) et menée par l’équipe de Recherche en épidémiologie nutritionnelle (EREN) au centre de recherche épidémiologie et statistiques Université de Paris (Inserm/Inrae/Cnam/Université Sorbonne Paris Nord) visait à rechercher des associations entre le score FSAm-NPS des aliments consommés et la mortalité au sein d’une très large population répartie dans pays européens. Elle fait suite à une étude publiée en dans la même population et portant sur le risque de cancer. Les chercheurs ont montré que les participants qui consommaient en moyenne plus d’aliments avec un score FSAm-NPS plus élevé, reflétant une qualité nutritionnelle moindre (correspondant à des aliments moins bien classés par Nutri-Score), présentaient une mortalité accrue (mortalité totale et mortalité liée au cancer et aux maladies des appareils circulatoires, respiratoires et digestifs). Ces résultats étaient significatifs après la prise en compte d’un grand nombre de facteurs sociodémographiques et liés au mode de vie. « Dans ce contexte, nos résultats, combinés à l’ensemble des autres résultats disponibles sur le sujet, contribuent à montrer la capacité du score FSAm-NPS et du NutriScore à caractériser la qualité nutritionnelle des aliments mais aussi la pertinence de l’utilisation du score FSAm-NPS et du NutriScore dans le cadre de politiques de santé publique visant à orienter les consommateurs vers des aliments de meilleure qualité nutritionnelle, dans une optique de prévention des maladies chroniques », soulignent les chercheuses Inserm Mélanie Deschasaux et Mathilde Touvier, qui ont coordonné l’étude.