Le Gym malchanceux à Bordeaux (0-0)

Le Gym a frappé trois fois les montants de Costil et ramené un point de Bordeaux, qui a aligné un troisième 0-0 de suite à la maison

Dans la lignée de son match contre le Paris Saint-Germain, l’OGC Nice s’est créé une foule d’occasions sans pour autant parvenir à faire trembler les filets adverses. Moins ennuyeux et prévisible depuis deux matchs qu’il ne l’avait été lors des trois premières journées, malgré ses deux victoires en trompel’oeil, le Gym a touché trois fois les montants de Costil, affiché un élan appréciable et offert de la variété dans son jeu avec et sans ballon.

Rony, affûté et libéré

Il aurait, certes, pu se retrouver rapidement mené au score sans deux exploits de Benitez face à De Préville et Basic, en début de match, mais le gardien argentin est aussi là pour ça, comme Navas l’avait été pour Paris, une semaine plus tôt. «Ilya beaucoup de regrets de ne pas avoir marqué ce but, malgré toutes ces occasions, arésumé Patrick Vieira. J’ai bien aimé le contenu de ce match car on est allé les chercher haut, on a été disponibles pour le porteur. Il nous a manqué l’efficacité dans le dernier geste. » Mais aussi ce brin de réussite qui aurait permis à Rony Lopes et Gouiri d’intégrer le top buts de cette cinquième journée. Replacé au coeur du jeu, le

Portugais a redonné du relief au milieu niçois et enroulé une magnifique frappe du gauche sur la barre de Costil. Sa technique, son sens de la percussion, ses kilos en moins et ses petits appuis ont fait beaucoup de mal au bloc bordelais, bâti sur des bases solides autour de la charnière KoscielnyPablo en l’absence de Baysse, suspendu. «Onsavait que Nice aimait avoir la maîtrise du jeu et prenait des risques, a reconnu Jean-Louis Gasset, le coach bordelais, qui fait avec les moyens du bord. On a respecté notre plan de jeu, à savoir un bloc médian et une projection rapide vers l’avant à la récupération du ballon. »

Des jeunes en progrès

Gouiri, lui, a une fois encore dévoilé au grand jour une partie de son immense talent. Ce jeune homme a le profil pour être l’attaquant du futur, mais c’est surtout celui du présent dans l’esprit de Patrick Vieira qui n’arrive plus à s’en passer. Sur ce point, on ne peut absolument pas lui dire qu’il a tort. Comme Karim Benzema avant lui, avec qui on s’efforce de ne pas faire de comparaison hâtive, non sans mal, il débute en Ligue 1 à un poste d’ailier gauche qui n’est pas celui où il préfère évoluer mais où il est en train de prendre son envol. En première période, Gouiri a parfois forcé ses passes et manqué de fluidité dans sa gestuelle. Après la pause, il a aimanté tous les ballons, fait danser Sabaly et invité Dolberg à ouvrir le score sur un décalage subtil, mais le Danois,

tout juste remis de la Covid, n’a pas eu sa clairvoyance habituelle dans le dernier geste. C’était beaucoup, déjà, mais à la 90e minute, l’international Espoirs est parti de la droite, où on ne l’avait encore jamais vu, a déposé Pablo et envoyé une « bonne grosse mine » sur la barre de Costil, qui n’a pas eu le temps d’esquisser le moindre mouvement. Dans une vie normale, il y aurait eu une clameur venue des tribunes, abandonnées, hier, à un vent glacial qui n’a pas encore figé les ambitions niçoises. « C’est pour ça que j’aime quand Amine touche beaucoup de ballons, a souri Vieira, sous le charme depuis plusieurs semaines. Il aime le foot, bosse beaucoup. C’est un plaisir de travailler avec lui car il a envie de progresser. » Dans le sillage de Gouiri, Lotomba a affiché un niveau élevé sur le côté droit de la défense, Claude-Maurice du tonus après son entrée en jeu, Pelmard de la personnalité et Schneiderlin ses muscles dans l’entrejeu. « Ce groupe a beaucoup de potentiel », a prédit Vieira, qui pourrait ne rien voir venir avant le 5 octobre, date de la fin du mercato.

Rony Lopes et le Gym méritaient mieux.