Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Alaphilipp­e entre dans l’histoire

Un Français champion du monde de cyclisme ! Julian Alaphilipp­e a revêtu le maillot arc-en-ciel, hier, sur le circuit d’Imola, 23 ans après Laurent Brochard

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Alaphilipp­e a battu le Belge Wout van Aert et le Suisse Marc Hirschi après une course de 258 kilomètres, plus de six heures et demie, sur un parcours tracé dans les collines de Romagne. Pour accomplir l’exploit de sa carrière, le Français a attaqué en puncheur, comme il aime à le faire, en haut de la dernière ascension de ce difficile parcours. Comme à Epernay, l’an dernier, quand il s’en était allé conquérir le maillot jaune du Tour de France, début d’une série de 14 jours. Sur la ligne tracée dans l’autodrome Enzo et Dino Ferrari, le leader des Tricolores s’est présenté en grand vainqueur, 24 secondes avant le sprint réglé en force par le Belge Wout van Aert, déjà deuxième du contre-lamontre des Mondiaux vendredi. Au contraire de l’année passée, quand il avait enchaîné les grands succès (Strade Bianche, Milan-Sanremo, Flèche wallonne), Alaphilipp­e (28 ans) n’a que très peu gagné cette saison. Mais, à chaque fois, il a changé de tenue. A Nice, le 30 août, il a endossé pour trois jours le maillot jaune du Tour. A Imola, il a conquis le maillot irisé... pour une année pleine. « C’est une nouvelle chance », avait prévenu “Alaf”, autour de qui le sélectionn­eur national Thomas Voeckler avait bâti l’équipe de France. Après trois éditions qui s’étaient dérobées sous ses pédales, surtout en 2017 quand il avait été rejoint près de l’arrivée sur le circuit norvégien de Bergen.

« J’ai été si près tellement de fois »

Cette fois, le Français qui porte d’ordinaire les couleurs de l’équipe Deceuninck n’a pas été repris. Dans le groupe de poursuite, la présence de van Aert, impression­nant de force, a donné à réfléchir aux autres membres du groupe (Hirschi, Kwiatkowsk­i, Fuglsang, Roglic) lancés à la poursuite de l’homme de tête, en passe de toucher son rêve. « C’était le rêve de ma carrière », a lâché, très ému, le nouveau champion du monde dans sa première réaction. « J’ai été si près tellement de fois mais je n’avais même jamais été sur le podium. Je suis arrivé ici avec beaucoup d’ambitions. C’est un jour de rêve pour moi ». Hypersensi­ble, le quintuple vainqueur d’étape sur le Tour de France a tenu à remercier son entourage : «le sélectionn­eur Thomas Voeckler pour avoir cru en moi, ma famille, mes proches, mon cousin Franck (également son entraîneur), Marion (Rousse, sa compagne).» Avant de fondre en larmes : « C’est le rêve de ma carrière. » Patient, Alaphilipp­e a attendu l’approche du sommet de l’ultime ascension de Gallistern­a (2,7 km à 6,4 %) pour porter son attaque. Il a foncé ensuite sur la route étroite, en faux-plats descendant­s, jusqu’à l’autodrome.

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(Photos AFP) Parti à  km de l’arrivée, Julian Alaphilipp­e s’impose en solitaire.

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