Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Avec cinq élus, les LR font le grand chelem
Pas de bouleversement au Palais du Luxembourg. Les Républicains et leurs alliés centristes, qui avaient déjà la majorité, ont progressé. Les écologistes annoncent la création d’un groupe
Calme plat au Sénat. La majorité de droite et du centre de la haute assemblée sort renforcée des élections d’hier, marquées globalement par une grande stabilité. La seule véritable nouveauté, dans la lignée des résultats des municipales, réside dans l’annonce par les écologistes de la formation d’un groupe politique. « Cette élection, dans un contexte sanitaire, économique et social inédit, vient conforter la majorité sénatoriale de la droite et du centre» , s’est félicité dès hier soir Gérard Larcher (LR), qui a toutes les chances d’être réélu à la présidence du Sénat jeudi. Selon lui, « les grands électeurs ont signifié aujourd’hui qu’ils veulent que le Sénat soit à la fois ouvert et un contre-pouvoir exigeant, participant à un rééquilibrage des pouvoirs au profit des collectivités ». Le chef de file des sénateurs LR, Bruno Retailleau, a été lui-même réélu avec 70,8 % des voix en Vendée. Le patron du groupe LR voit dans ces élections sénatoriales une « nouvelle défaite » pour LREM, avec des scores « du parti du Président de la République pas à la hauteur de ses espérances ».
Profil bas pour LREM
Les deux membres du gouvernement en lice, Sébastien Lecornu dans l’Eure et Jean-Baptiste Lemoyne dans l’Yonne, ont cependant été élus. Ils ne siégeront pas au Sénat dans l’immédiat. Menacé en Côte d’Or par la socialiste Colette Popard, le président du groupe La République en Marche, François Patriat, l’a aussi finalement emporté. « C’est pas la bérézina qu’on avait annoncée », compte tenu des mauvais résultats du parti présidentiel aux municipales, a-t-il déclaré, en prévoyant autant d’élus LREM (au nombre de 23 jusqu’alors) voire plus.
Un groupe écolo
Dès dimanche soir, les écologistes ont annoncé de leur côté la formation d’un groupe au Sénat. Un tel groupe existait déjà entre 2011 et 2017. «Ilyauraun groupe vert au Sénat » , soit au moins 10 élus, a assuré la sénatrice EE-LV Esther Benbassa, qui va briguer sa présidence, tandis que son collègue Ronan Dantec tablait même sur un total de «14 ou 16 élus », en comptant ceux en place.
Le PS toujours deuxième
Les socialistes vont « peut-être perdre trois ou quatre sièges » mais « le bloc de gauche va sortir renforcé » des élections, s’est consolé leur chef de file, Patrick Kanner.
Le PS conservera sa place de 2e groupe du Sénat. Le scrutin d’hier a réservé quelques surprises et nouveautés. Peu concerné par le renouvellement (3 sur 16 sénateurs), le CRCE à majorité communiste «se renforce », avec des sièges confirmés dans les Côtes d’Armor et en Seine-Maritime, et de nouveaux élus dans les Bouches-duRhône et en Dordogne. Pour la première fois, un nationaliste corse accède à la haute assemblée, Paul Toussaint Parigi. Claude Malhuret, président du groupe des Indépendants, le plus petit du Sénat avec 13 sièges, est lui confirmé sans surprise dans l’Allier et prévoit « un groupe aussi nombreux ». Le RDSE à majorité radicale (14 renouvelables sur 24) a perdu plusieurs sièges, mais son président Jean-Claude Requier croit en son maintien.
Le RN sauve son siège
Dans les Bouches-du-Rhône, le sénateur RN Stéphane Ravier a sauvé son siège. Jean-Noël Guérini, renvoyé devant le tribunal correctionnel pour « prise illégale d’intérêts », a aussi été réélu. Et la députée LR Valérie Boyer rejoindra le Sénat.