Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

A Mougins, Jean-Pierre confirme la tendance : moins d’espèces, plus de cartes bleues

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Jean-Pierre est serveur à La Brasserie de Mougins ,ce resto sympa qui, dans le quartier du Val, accueille tout à la fois une clientèle d’habitués et des touristes de passage. Pour lui, aucun doute possible : les habitudes des consommate­urs ont changé et il en fait le constat, jour après jour. «Depuis deux ou trois ans, l’argent liquide se fait plus rare. Les gens aujourd’hui payent en carte bleue, en chèques vacances ou en tickets-restaurant­s. Mais des espèces, on en voit de moins en moins. » Un réflexe qui s’est encore renforcé avec le passage à 50 euros du seuil du paiement sans contact. « Oui, ça a accentué encore les choses. Cela et le relèvement aussi du plafond des ticketsres­taurants puisqu’il est possible désormais de les utiliser jusqu’à hauteur de 38 euros par jour. »

« La belle époque des pourboires est finie… »

À l’entendre, le règlement en billets et pièces serait donc devenu l’exception ? « Absolument, confirme Jean-Pierre. Bien sûr, certains continuent de payer avec, et pas forcément des personnes âgées d’ailleurs. Il y a un peu tous les profils et il est difficile de dire que telle ou telle catégorie de clients privilégie ce mode de paiement. » Mais si l’utilisatio­n de la carte bancaire est quasiment devenue la règle chez le consommate­ur, cela n’induit-il pas des frais bancaires supplément­aires pour le profession­nel ? « Non, explique notre serveur. Iln’ya pas de frais pour les paiements sans contact. C’est pour cela qu’aujourd’hui, on accepte même le règlement des cafés par carte. L’autre jour, un client a sorti sa carte bleue pour un croissant à 1,30 euro. Il n’avait pas de monnaie sur lui et je me voyais mal lui refuser son petit plaisir. » Se pose enfin la question des pourboires : sont-ils eux aussi en déclin avec la disparitio­n progressiv­e des espèces ? « C’est certain, on en reçoit de moins en moins, ça a vraiment beaucoup diminué. Avant, les pourboires représenta­ient une part importante de ce que l’on gagnait chaque mois. Les gens nous laissaient toujours quelque chose sur la monnaie qu’on leur rendait. Franchemen­t, aujourd’hui, cette belle époque est révolue. »

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(Photo E. F.) A La Brasserie de Mougins, Jean-Pierre voit les règlements en espèces se faire de plus en rares.

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