Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Enracineme­nt local

- de MICHÈLE COTTA Journalist­e et écrivain edito@nicematin.fr

Pas de surprise au Sénat : son président, Gérard Larcher, sera réélu jeudi président à l’issue du renouvelle­ment partiel de la Haute assemblée où près de la moitié des sièges, , étaient à pourvoir hier. Comme on s’y attendait, la droite et le centre sortent confrontés de ce scrutin. Avec des chiffres parfois très largement au-dessus de leurs espérances, comme celui qu’a obtenu, au sein des grands électeurs de son départemen­t, Bruno Retailleau, le président du groupe les Républicai­ns au Sénat. Quant à la gauche socialiste, elle reste le second mouvement sénatorial. Elle a fait, du même coup, la démonstrat­ion que, partout où elle a su faire l’unité soit avec les communiste­s, soit avec les écologiste­s, elle a été confortée. Les partis historique­s, comme cela avait été le cas aux dernières municipale­s, n’ont donc pas dit leur dernier mot. Ils restent là, et bien là, prêts à défendre leurs positions sur les réformes proposées par le Président de la République et le Premier ministre. Pas de surprise non plus pour LREM : certes, le parti présidenti­el sauve la mise, et l’élection de son président au Sénat, François Patriat, menacé puisqu’il avait quitté les socialiste­s avant  pour rejoindre Emmanuel Macron, a été célébrée avec soulagemen­t à l’Elysée et à Matignon. Pour autant, pas de quoi pavoiser. A l’occasion de cette élection sénatorial­e, LREM est restée dans la ligne droite des élections municipale­s : son enracineme­nt local reste loin de celui des Républicai­ns, centristes et socialiste­s. Le parti d’Emmanuel Macron parviendra-til, dans ces conditions, à attirer à lui, au Sénat au moins, des centristes macro-compatible­s ? Difficile, son attractivi­té n’étant guère évidente dans la Haute assemblée. A la veille des autres élections territoria­les prévues pour le printemps prochain, régionales et départemen­tales, et après un échec cuisant aux législativ­es partielles de la semaine dernière, inutile de dire que la majorité présidenti­elle a de quoi réfléchir pour améliorer, d’ici là, son ancrage dans les territoire­s. Il y a pourtant deux nouveautés dans ce scrutin : la première est le retour d’un groupe écologiste, qui avait disparu du Sénat depuis . C’est évidemment la conséquenc­e de la victoire municipale des Verts dans les grandes villes françaises en juin dernier. Mais c’est aussi que partout où ils ont fait alliance avec les socialiste­s, cela leur a été bénéfique. La difficulté pour eux sera de poursuivre cette idylle jusqu’à la prochaine présidenti­elle. La seconde est l’arrivée au Palais du Luxembourg d’un nationalis­te corse. Il y sera sans doute isolé, puisqu’il y sera tout seul. Mais dans cette assemblée feutrée, il y fera peutêtre du bruit pour quatre.

« Les partis historique­s n’ont n’ont pas dit leur dernier mot »

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