Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Marion Maréchal en clair-obscur
Une jeune femme réservée, bûcheuse, méticuleuse, avide d’apprendre pour combler ses lacunes, ayant la hantise qu’on la prenne pour « une Barbie tombée en politique » et qui n’en est que plus « acharnée au travail ». Assez loin de la « tueuse » que certains veulent en faire, tel est le portrait tout en nuances, sans acrimonie ni indulgence, que dresse le journaliste Louis Hausalter de Marion Maréchal, au terme d’entretiens avec son entourage et d’une unique rencontre avec elle. La fille biologique de Yann Le Pen et du reporter Roger Auque, adoptée par Samuel Maréchal, a grandi au domaine de Montretout, auprès de Jean-Marie et Marine Le Pen. Le bastion de ses convictions, comme un rempart aux brimades scolaires qui ont conduit la petite fille timide à quitter l’école publique pour une institution religieuse. L’attachement familial pèse lourd dans son parcours. En , c’est son grand-père qui l’a convaincue, quasiment « forcée » , de se lancer aux législatives à Carpentras. Cela lui vaudra de devenir, à ans, la plus jeune députée de l’Hémicycle. Cette même fidélité lui fait assurer : « Je n’entrerai jamais en conflit avec Marine. » Outre quelques vexations qui ont éloigné la nièce de la tante, les deux femmes divergent pourtant… Là où l’aînée mise sur une dynamique des classes populaires, la benjamine prône une ligne plus libérale au plan économique et plus conservatrice quant aux moeurs. Elle est désormais une trentenaire tiraillée entre sa loyauté, son goût du débat d’idées et son peu d’appétence pour la brutalité des contingences électorales. A en croire Geoffroy Lejeune de Valeurs actuelles, « elle n’a pas envie de remonter sur le ring politique, de prendre des coups et surtout d’en donner. » Gilbert Collard fait la même analyse, provisoire : « Elle ne fera rien tant que Marine Le Pen sera en compétition. »
Editions du rocher, 274 p., 16,90