Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
« L’apprentissage, le meilleur moyen de se lancer »
La Direction générale de l’armement de Nice fait partie des structures du ministère des Armées qui accueillent des alternants. Elisa, originaire de La Seyne-sur-Mer, est l’une des leurs. Elle revient sur son expérience
Originaire de La Seyne-sur-Mer, Elisa, 21 ans, a toujours voulu faire un métier au service des autres. « Quand j’étais petite, je voulais devenir sapeur-pompier professionnel. C’est pour cette raison que j’ai fait un DUT Hygiène, sécurité et environnement ». Finalement, durant un stage chez Ixblue, une société spécialiste dans les hautes technologies à destination, entre autres, du secteur maritime militaire et spatial, elle découvre le métier d’expert en qualité. Séduite, elle change de perspectives d’avenir et se renseigne sur les formations proposées par le ministère des Armées. Après l’obtention de son diplôme en 2019, elle trouve une école d’ingénieur à Bourges, où le contrôle des risques est la formation historique, et intègre parallèlement la Direction générale de l’armement (DGA) à Nice. « L’apprentissage est vraiment le meilleur moyen de se lancer dans le monde du travail. Je peux directement mettre en application ce que j’apprends à l’école car je suis au coeur du métier. »
« Elle ramène de la jeunesse »
Elisa ne connaissait absolument pas le milieu militaire avant son alternance et avait « un peu peur qu’on ne [la] prenne pas au sérieux » du fait de son âge et de son sexe. Après deux ans au sein de la DGA de Nice, elle est rassurée. Même si seulement 25% des employés sont des femmes, elle pense que sa formation est une façon de « moderniser le milieu. On change les a priori où un expert est un moustachu habillé d’une chemise à carreaux ». Bruno Kirion, responsable d’unité de production à la DGA de Nice, est du même avis : « La moyenne d’âge à l’antenne de Nice tourne autour de 50 ans. Avoir Elisa avec nous ramène de la jeunesse et une nouvelle vision sur le secteur. Les membres de l’équipe ne partagent pas forcément les mêmes références culturelles avec elle mais partagent volontiers leurs expériences professionnelles. » Une place qu’elle apprécie : «J’ai vraiment l’impression d’appartenir à un groupe ».
Des futures recrues
C’est également dans l’intérêt du ministère des Armées. « Pour nous, commente Bruno Kirion, c’est une façon de recruter à terme. On a l’avantage d’avoir une personne opérationnelle pendant trois ans, avec une expérience professionnelle et un bagage sûr dans son domaine de spécialité, tout en connaissant les contraintes spécifiques de l’armée ». La spécialité d’Élisa, c’est la qualité. En devenant « expert assurance qualité » , elle doit contrôler la conformité des fournitures (sonars, satellites, armes de combat) avant qu’elles ne soient utilisées par les personnes sur le terrain. «Ce travail a des conséquences pour les militaires. Mon avis compte et engendre beaucoup de responsabilités. Ce que je fais, c’est aussi pour assurer la vie des autres », s’exprime Elisa. Encore un an de formation et elle fera peut-être partie des 15% d’apprentis recrutés au ministère après leur formation.