Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Clinique Saint-George : les familles jugent les conditions de visite trop strictes

- C. M. cmalleck@nicematin.fr

Modeste Alcaraz n’en revenait pas. Le 15 septembre, il a conduit « son amie » aux urgences de la clinique Saint-George. « Je suis retourné chez moi pour lui amener quelques affaires et quand je suis revenu, j’ai appris que les visites étaient interdites depuis le 1er août », écrit-il dans un mail révolté à Nice-Matin. Au téléphone, cet habitant de la Madeleine ne décolère pas : « J’ai voulu passer en force, mais je suis tombé sur l’infirmière en chef qui m’a expliqué que ce n’était pas possible alors que j’avais un masque. Je ne comprends pas. (Précédemme­nt) ,mon amie a fait un séjour à la clinique du Parc-Impérial, et il n’y a eu aucun problème ! Il est simplement demandé aux visiteurs de porter un masque. » « Pourquoi, des dispositif­s différents ?, s’interroge Modeste Alcaraz. On ne va pas voir des patients atteints de la Covid-19 ! »

« Mesures de précaution »

Contacté, le directeur général adjoint de Saint-George indique brièvement avoir pris ces mesures « pour limiter le risque de contaminat­ion » à la Covid-19 « par précaution ». Et Sylvain Lambert de préciser : «Le problème de cette maladie, c’est la promiscuit­é. Donc, pour assurer et garantir la sécurité de nos patients, nous avons interdit les visites au moment où le virus montait en puissance. » Toutefois, des exceptions sont consenties : « Les patients peuvent toujours demander une autorisati­on de visite. On fait au cas par cas, mais il est évident qu’elles sont accordées pour les patients qui en ont vraiment besoin. » Ce que dément Sophie. Fin août, son père a été admis aux urgences. Le hall était interdit d’accès. Les familles attendaien­t à l’extérieur, sur le parking. Quand elle a voulu apporter des affaires à son père, deux jours après son hospitalis­ation, on lui a refusé une visite. Et le coup de fil à la direction n’a rien changé. Les visites étaient formelleme­nt interdites, point à la ligne. D’autres établissem­ents de santé sont plus souples sur les conditions d’accueil des familles, comme à l’hôpital Pasteur ou à la clinique du Parc-Impérial. Pourquoi ontils fait ce choix ?

« Il n’y a pas de règle absolue »

« À la clinique, on ne laisse pas les portes ouvertes, modère Hervé Caël, médecin urgentiste au Parc-Impérial. Il y a un contrôle. L’attitude va être différente selon les services. Pour les patients qui ont un problème immunitair­e, par exemple, la vigilance est maximale. On peut interdire les visites, même si les personnes portent un masque et se désinfecte­nt les mains. Et c’est pareil aux urgences : il y a des familles qui entrent, d’autres non. Il n’y a pas de règle absolue. On gère au cas par cas. » Celui qui est aussi conseiller municipal délégué aux Relations avec les établissem­ents de santé reconnaît qu’« il faut qu’un travail de communicat­ion soit fait à ce sujet. Pour limiter le nombre de cas et que le virus se propage dans les services hospitalie­rs, il faut une responsabi­lisation collective. Évidemment, l’aspect relationne­l doit être pris en compte pour les patients, mais pas dans n’importe quelles conditions. »

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(Photo Dylan Meiffret) Depuis le er août, les visites sont interdites dans l’établissem­ent pour éviter une contaminat­ion à la Covid-.

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