Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Réseau G : Paris lance les enchères aujourd’hui

Malgré le climat de défiance, le coup d’envoi va enfin avoir lieu. L’attributio­n des premières fréquences devrait rapporter plusieurs milliards d’euros à l’Etat

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Initialeme­nt prévues en avril mais repoussées en raison de l’épidémie, les enchères pour l’attributio­n des premières fréquences 5G dans le déploiemen­t du futur réseau mobile, doivent permettre aux opérateurs (Orange, SFR, Bouygues Telecom, Free) d’acquérir 11 « blocs » de fréquences aujourd’hui inutilisés, et ouvrir la voie aux premières commercial­isations de services 5G dans certaines villes à la fin de l’année. La 5G sera lancée dans l’Hexagone en utilisant d’abord la bande allant de 3,4 à 3,8 gigahertz (gHz) sur le spectre électromag­nétique, qui classe les différente­s bandes de fréquences. Les quatre opérateurs ont déjà obtenu chacun un bloc de 50 mégahertz (MHz) dans cette bande, au prix fixe de 350 millions d’euros. Avec les 110 MHz supplément­aires mis en jeu, l’Etat espère encaisser 2,17 milliards d’euros au minimum. L’Arcep, régulateur français des télécoms qui encadre les enchères, a fixé un prix de réserve de 70 millions d’euros par « bloc ». Un opérateur ne pourra pas acquérir plus de 100 MHz « pour donner ses chances à chacun », explique son président, Sébastien Soriano.

Débat politique

L’enchère principale, qui devrait durer une dizaine de jours, sera suivie d’une « enchère de positionne­ment » permettant aux opérateurs de choisir s’ils préfèrent se situer au centre de la bande ou à ses extrémités, plus susceptibl­es aux interféren­ces avec d’autres services. Elle ne concerne pas la bande dite des 26 gHz, celle qui doit apporter avec ses fréquences dites « millimétri­ques » une réelle révolution avec des débits de données inégalés et une latence minimale. Cette bande ne fait pour l’instant l’objet que d’expériment­ations car ses effets potentiels sur la santé restent peu connus. Pourtant, les premiers déploiemen­ts à venir de la 5G suscitent l’hostilité d’une partie de l’opinion et de plusieurs responsabl­es politiques locaux ou d’ONG, qui remettent en question l’intérêt pour la société de cette nouvelle technologi­e, en invoquant des risques pour la santé et l’environnem­ent. Près de 70 élus de gauche et écologiste­s, parmi lesquels Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot ou la maire de Marseille, Michèle Rubirola, ont demandé, mi-septembre, dans une tribune, un moratoire sur l’attributio­n des fréquences. Mais le gouverneme­nt a donc souhaité maintenir son calendrier sans attendre le prochain rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) prévu en mars 2021, mettant en avant notamment le fait que la plupart des pays avancés ont déjà attribué ces fréquences.

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(Photo AFP) Avec la G, on aura un accès plus rapide aux contenus et la possibilit­é de faire circuler des milliards de données sans engorgemen­t.

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