Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Tout savoir sur la gare multimodale de Cagnes
Une visite du chantier a été organisée, hier, en présence du maire et des représentants de ce chantier de requalification à hauteur de 41 millions d’euros. On fait le point
Michelle Masini a le sourire. « C’est vraiment quelque chose que l’on attend depuis longtemps. Ce quartier reste morose », confie l’ancienne présidente du comité de quartier de la gare à Cagnes-sur-Mer « encore très investie ». La Cagnoise ne perd pas une miette des échanges entre le maire, Louis Nègre, et les experts de la future gare multimodale. « La première de la Côte d’Azur à sortir de terre », s’enthousiasme le premier magistrat cagnois. Une visite officielle a été organisée, hier. L’occasion de revenir sur ce chantier dont les travaux ont été lancés en novembre 2019.
Le projet
Le quartier de la gare va être complètement relooké. La nouvelle gare sera construite encore plus près de la rue du Garigliano. Son hall doit se fondre dans le paysage et il doit s’élever jusqu’à l’autoroute A8. La gare routière, actuellement, à quelques pas du lycée Renoir, sera délocalisée et proche de ce futur point névralgique. Elle accueillera 6 lignes urbaines, 5 lignes interurbaines et 1 ligne régionale. Un parking relais doit voir le jour « avec 280 places prévues et, si besoin, il pourra atteindre 400 places », souligne Louis Nègre. Objectif principal dans la chaîne des déplacements de ce lieu où transitent « 4000à 5 000 voyageurs par jour » : l’intermodalité. « Les gens qui prennent, aujourd’hui, l’autoroute pour se rendre à Nice, demain, ils vont se garer ici. Laisser leur véhicule pour 1 euro par jour. Tout cela pour les inciter à ne pas continuer en voiture », résume Dominique Lécluse, directeur du projet au sein de la SNCF. « L’idée phare du projet est de créer une déviation de l’avenue de la gare pour créer un espace arboré », ajoute-t-il. « C’est un projet très enthousiasmant et l’idée est de donner envie aux usagers de prendre le train », martèle Marlène Dolveck, nouvelle directrice nationale de SNCF « Gares et Connexions » Un parvis piétonnier vert doit aussi prendre sa place. « Une centaine d’arbres sera plantée. Aujourd’hui, il n’y en a aucun », appuie le maire de Cagnes-sur-Mer. Dominique
Lécluse s’exclame : « C’est une évolution. Une révolution ».
Le calendrier
Les travaux du parking continuent jusqu’en décembre. Grosse échéance à venir : le printemps 2021. La nouvelle avenue de la gare devrait être accessible à cette période, tout comme les 280 places du parking relais. À l’automne de l’année prochaine, c’est l’ouverture de la nouvelle gare et le nouveau kiosque qui est annoncé. Au printemps 2022, les travaux doivent commencer du côté de la nouvelle gare routière. La fin des travaux du pôle d’échanges multimodal est annoncée, dans deux ans, à l’automne. Malgré l’arrêt pendant deux mois du chantier lors du confinement, « nous sommes parfaitement dans les délais », précise Louis Nègre. « Ces deux mois nous ont permis de finaliser les études et nous avons aussi mis plus de moyens pour combler l’arrêt du chantier », a précisé Dominique Lécluse.
Zoom sur la circulation
Depuis le lancement des travaux, la circulation est lourdement modifiée. Jusqu’en mars 2021, la rue HélèneBoucher est inaccessible tout comme la rue de Villeneuve, au niveau de son tronçon proche de la gare. Jusqu’en décembre 2021, la rue du Gagliano est fermée.
Le coût
Le chantier multipartenarial est évalué à 41 millions d’euros. Le pôle d’échanges multimodal dont le coût est estimé à 21,10 millions d’euros est appuyé par le Fonds européen de développement régional qui délivre 8,10 millions d’euros, la Région Paca a mis 4,3 millions sur la table, l’État : 3,2 millions, la Métropole : 2,98 millions, la SNCF : 2,8 millions, le Département : 1,4 million d’euros. La Ville de Cagnessur-Mer contribue à ce projet à hauteur de 0,87 million d’euros. Les travaux de protection du quartier contre les inondations coûtent 7,7 millions d’euros. L’État apporte 2,3 millions d’euros, la Métropole : 2,3 millions, la Région : 0,6 million et le Département : 0,60 million. Parallèlement au projet phare, la création de la voie paysagère Lambert s’insère aussi dans ce chantier. Elle coûte 6,5 millions d’euros, dont près de 5 millions sont pris en charge par la Métropole qui finance 5,03 millions. La Ville contribue à hauteur de 0,41 million.
Quel impact pour les autres gares ?
Alors que du côté de SaintLaurent-du-Var, la SNCF a indiqué que des « réflexions »
étaient en cours pour « étudier comment mieux adapter et proposer nos services là où les voyageurs nous attendent » [Nice-Matin du lundi 14 septembre] : quel sera l’impact pour les plus petites gares proches du futur pôle multimodal cagnois ? « En termes de desserte, cela ne va absolument rien changer. Nous étudierons l’évolution et la densification ferroviaire pour anticiper un flux plus important : proposer plus de trains pour une même installation ferroviaire », répond Dominique
Lécluse.