Météo France décrypte le phénomène

Jean-Michel Terramorsi est prévisionniste à Météo France. En poste en Corse, île épargnée par le phénomène qui a touché hier la Côte d’Azur, mais dont la violence ne le surprend pas. «Il s’agit de remontées de pluies méditerranéennes avec des orages qui se sont déclenchés dans la matinée, avant de s’intensifier en cours de journée à l’avant du plus gros front de précipitations qui, lui, devait arriver en soirée. » Ces précipitations se sont révélées « plus fortes près des côtes avec des rafales de vent parfois tourbillonnaires. C’est toutefois sur les reliefs que les cumuls les plus importants étaient attendus ». Les valeurs élevées ont pu attendre plusieurs dizaines de millimètres en quelques heures. Voire dépasser, par endroits, la centaine de millimètres sur la totalité de l’épisode, en deuxième partie de nuit. On a évoqué 300 mm. Possible ? « Oui, très localement, sur le relief de la Roya, aux alentours de Sospel et de la frontière italienne, en tout cas au nord de Menton. La zone la plus exposée. » Ailleurs, on prévoyait jusqu’à 150, voire 200 mm sur la partie septentrionale du département.

De l’eau, trop d’eau

Cent cinquante millimètres, c’est la hauteur qu’atteindrait l’eau sur la durée des pluies, dans un cube d’un mètre de côté. Autrement dit, 150 litres par mètrr carré. Avec 10 à 15 litres à l’heure, en moyenne. « Ce sont des épisodes qui surviennent traditionnellement à cette saison. Où nous avons les plus forts contrastes entre la température de la mer, encore élevée, et l’atmosphère qui se refroidit en automne. » S’y sont ajoutées la tempête et l’instabilité qu’elle a générée sur l’ensemble du pays. « Les éléments locaux, dans tout le sud-est de la France, couplés à l’instabilité à l’échelle du pays, engendrent ce type de situation qui n’est pas inhabituelle. » L’an passé aussi, des pluies importantes se sont traduites par des périodes de vigilance rouge. En résumé, l’air chaud, en s’élevant, sature plus facilement en provoquant des gouttelettes d’eau qui forment les nuages et, en grossissant, finissent par tomber, par gravité.