Évacuations préventives à Mandelieu

Tous à l’abri, au plus vite... Après avoir payé un lourd tribut aux intempéries d’octobre 2015 (huit personnes avaient perdu la vie dans les parkings souterrains de leurs résidences) et, encore, en fin d’année dernière, Mandelieu-la Napoule ne laisse absolument plus rien au hasard. Dès 15 h, hier, 19 agents de la police municipale ont quitté le poste, mobilisés pour l’évacuation préventive des zones à risques. Cibles prioritaires, les campings et les rez-de-chaussée des résidences à proximité immédiate des cours d’eau. Objectif : mettre tout le monde en sécurité avant le pic de la tempête Alex, alors attendu à 19 heures. Après un passage préventif en matinée, les policiers font leur retour, intimant, cette fois, aux gens de quitter leur logement. Vers les étages, chez un proche ou direction l’un des centres d’accueil mis en place. Aux Quatre Saisons, où des batardeaux ont été installés à l’entrée des parkings souterrains, les riverains font, parfois, grise mine. «Onpensait qu’on ne devait partir qu’à 18 h », souffle un homme. Sa voisine, elle, assure : « Je ne peux pas partir comme ça, j’attends ma fille. » Inflexibles, les policiers se montrent néanmoins compréhensifs : « Il faut se mettre à leur place, ce n’est pas facile de quitter son domicile comme ça...» On râle un peu puis, finalement, on s’exécute. Car on sait très bien ce dont est « capable » le Riou, tout proche.

Hébergés au gymnase Camus et au Pullman

Scènes qui se répéteront au Lavandin, aux Tavernières, aux Platanes ou dans le bas quartier de la Napoule. Dans ce dernier, rue du Port, nouveauté : une pompe, capable d’aspirer 600 m3 par heure, est posée par les services techniques. Le but ? Si les réseaux débordent, prendre le relais de la station de pompage mitoyenne et reverser dans le Riou. Une seconde, identique, attend son heure sous le pont de l’A8, aux Tourrades. À 17 h, les premiers évacués, venus en nombre du camping Côté Mer, arrivent, en bus souvent, au gymnase Camus. Accueillis par les membres de la Croix-Rouge française avec un café, une pâtisserie ; en attendant les vivres en prévision de la nuit. Là, on se pose sur une chaise ou sur un lit (100 au total), on souffle, on appelle et on rassure les siens. Le Pullman en fait de même, avec 150 lits à disposition ; à 18 h, 42 personnes sont déjà relogées dans l’hôtel. Au poste de la police municipal, les agents du CSU (centre de supervision urbain) scrutent les caméras des zones stratégiques ; à 19 h 30, le maire, Sébastien Leroy, tient une réunion pour faire le point et maintenir la vigilance au maximum. Les trombes d’eau ne s’abattent toujours pas. Mais, à Mandelieu, pas besoin qu’il pleuve pour voir déborder l’un des trois cours d’eau (La Siagne, Le Riou et la Théoulière) qui, gorgés en amont, traversent la commune. Alors, forces de police et services municipaux resteront en alerte toute la nuit. Comme partout ailleurs...

(Photos Patrice Lapoirie) Des batardeaux ont été installés à l’entrée de nombreux parkings souterrains.