Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Hôteliers et restaurateurs portent le brassard noir !
À l’appel de la Fédération hôtellerie-restauration tourisme, des professionnels ont arboré le noir hier, même s’ils ne veulent pas faire le deuil de leur métier victime de la Covid-19
Un brassard noir attaché autour d’un poignet noué ou d’un biceps gonflé de colère. Hier, dans de nombreux établissements c’était « black Friday » version métiers de bouche et de l’hébergement. Poularde demi-deuil et raie au beurre noir au menu de restaurateurs et d’hôteliers niçois et azuréens, qui portaient un deuil symbolique de leurs métiers. Denis Cippolini, président de la Fédération hôtellerie-restauration tourisme, ne mâche pas ses mots : « On fait croire que c’est à cause de nos cafés, restaurants, bars, hôtels que la maladie de la Covid-19 se propage. Alors, ras le bol d’attendre des aides, d’être la variable d’ajustement pour lutter contre la pandémie, de se faire manger à toutes les sauces. Nous sommes obligés de fermer, de mendier pour sauver nos entreprises. » Les chiffres de l’hôtellerierestauration-tourisme de la Côte d’Azur ? « Castastrophiques, poursuit le porte-parole de la profession naufragée. Avril-mai : rien. Juillet : 50 % de taux d’occupation. Août : 77 %. Mais septembre : 30 à 35 %. Ne parlons pas des restaurants de plages : moins 70 % en septembre. En fait, on a travaillé du 24 juillet au 24 août, mais ça ne fait pas une saison. En France, entre 20 et 30 % d’hôtels vont fermer. Pareil pour les cafés-restaurants. Et ça va arriver chez nous, car nous sommes la deuxième destination après Paris. »
Pas des boucs émissaires
Mauvaise limonade donc en perspective pour les 6 500 restaurants et les 750 hôtels des Alpes-Maritimes, dont plus de la moitié se situe dans la Métropole Nice-Côte d’Azur : «Le département compte un million d’habitants qui ne vont pas tous les jours dans nos établissements. Alors, ce brassard représente un appel de détresse. On est en deuil de ceux qui sont tombés et qui vont tomber… » Tous les vendredis, restaurateurs, cafetiers, hôteliers… sont invités à remettre la bande d’étoffe mortuaire. Une action collégiale et nationale destinée à envoyer un message fort vers la capitale : « Nous ne pouvons pas être les boucs émissaires d’un gouvernement qui ne fait pas appliquer par une minorité, les mesures sanitaires prises. »