Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Hôteliers et restaurate­urs portent le brassard noir !

À l’appel de la Fédération hôtellerie-restaurati­on tourisme, des profession­nels ont arboré le noir hier, même s’ils ne veulent pas faire le deuil de leur métier victime de la Covid-19

- CHRISTINE RINAUDO crinaudo@nicematin.fr

Un brassard noir attaché autour d’un poignet noué ou d’un biceps gonflé de colère. Hier, dans de nombreux établissem­ents c’était « black Friday » version métiers de bouche et de l’hébergemen­t. Poularde demi-deuil et raie au beurre noir au menu de restaurate­urs et d’hôteliers niçois et azuréens, qui portaient un deuil symbolique de leurs métiers. Denis Cippolini, président de la Fédération hôtellerie-restaurati­on tourisme, ne mâche pas ses mots : « On fait croire que c’est à cause de nos cafés, restaurant­s, bars, hôtels que la maladie de la Covid-19 se propage. Alors, ras le bol d’attendre des aides, d’être la variable d’ajustement pour lutter contre la pandémie, de se faire manger à toutes les sauces. Nous sommes obligés de fermer, de mendier pour sauver nos entreprise­s. » Les chiffres de l’hôtellerie­restaurati­on-tourisme de la Côte d’Azur ? « Castastrop­hiques, poursuit le porte-parole de la profession naufragée. Avril-mai : rien. Juillet : 50 % de taux d’occupation. Août : 77 %. Mais septembre : 30 à 35 %. Ne parlons pas des restaurant­s de plages : moins 70 % en septembre. En fait, on a travaillé du 24 juillet au 24 août, mais ça ne fait pas une saison. En France, entre 20 et 30 % d’hôtels vont fermer. Pareil pour les cafés-restaurant­s. Et ça va arriver chez nous, car nous sommes la deuxième destinatio­n après Paris. »

Pas des boucs émissaires

Mauvaise limonade donc en perspectiv­e pour les 6 500 restaurant­s et les 750 hôtels des Alpes-Maritimes, dont plus de la moitié se situe dans la Métropole Nice-Côte d’Azur : «Le départemen­t compte un million d’habitants qui ne vont pas tous les jours dans nos établissem­ents. Alors, ce brassard représente un appel de détresse. On est en deuil de ceux qui sont tombés et qui vont tomber… » Tous les vendredis, restaurate­urs, cafetiers, hôteliers… sont invités à remettre la bande d’étoffe mortuaire. Une action collégiale et nationale destinée à envoyer un message fort vers la capitale : « Nous ne pouvons pas être les boucs émissaires d’un gouverneme­nt qui ne fait pas appliquer par une minorité, les mesures sanitaires prises. »

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