Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Trafic de stup à Las Planas : jusqu’à ans de prison
Neuf prévenus comparaissaient en correctionnelle après un coup de filet survenu en mai, boulevard Henri-Sappia, au cours duquel une importante quantité de drogue avait été saisie
La police judiciaire de Nice avait lancé une opération antidrogue en mai au bâtiment du 12, boulevard Henri-Sappia. Dans ce secteur au nord de la ville qui englobe des immeubles de Rouret-Bateco, treize personnes avaient été appréhendées. Neuf d’entre elles, dont deux adolescents, avaient été placées en détention provisoire et 40 kg de cannabis, 80 g de cocaïne, trois armes et 18 000 euros en espèces avaient été saisis. Les habitants de ce quartier se plaignent régulièrement auprès des pouvoirs publics des trafics dans ce quartier. La découverte fortuite d’un appartement « nourrice », qui sert à stocker la drogue, avait provoqué un vaste coup de filet après plusieurs mois de surveillance.
Trois arrestations à la barre
L’épilogue de cette affaire (sauf si les neuf prévenus font appel), s’est déroulé hier soir. À l’issue de trois jours de procès, le tribunal correctionnel, présidé par Marion Menot, a condamné à quatre ans de prison le doyen de cette bande de copains reconvertie dans le commerce de la cocaïne et du cannabis. Henri Valero, 30 ans, relaxé pour le trafic de drogue, a été condamné à quatre ans de prison et 15 000 euros d’amende, reconnu coupable pour association de malfaiteurs. Il est également interdit de séjour dans les Alpes-Maritimes. Il a été menotté à la barre et conduit immédiatement en détention. Le procureur Ludovic Manteufel avait requis cinq années d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende (le montant de la caution) ainsi que 10 000 euros d’amende douanière. Le magistrat avait rappelé jeudi que le prévenu avait fui par deux fois la police avant, finalement, de se rendre, ayant pris la précaution de briser la carte SIM de son téléphone. Celui qu’il considère comme le chef de la bande compte déjà cinq condamnations à son casier judiciaire. Son ADN avait été retrouvé sur une cagoule, des talkies-walkies et un sachet de cocaïne. « Il avait effectué des travaux dans cet appartement ce qu’a confirmé l’enquête », oppose son avocat, Me Paul Sollacaro.
Nouvelle stratégie de répression
Autre arrestation à la barre du tribunal : celle de Julien Saubabere, 20 ans, cousin de Valero, condamné à trente mois de prison auxquels s’ajoutera la révocation d’un sursis. Même sanction à l’encontre de Kevin Gomes, 22 ans. Les autres prévenus ont été condamnés à des peines de prison aménageables. Sachant que six mineurs, utilisés comme guetteurs sur un point de deal à Las Planas, ont effectué de la détention provisoire avant d’être condamnés par le tribunal pour enfants. Cette affaire, à l’époque des arrestations, avait été citée par les autorités comme emblématique d’une nouvelle doctrine où les différents services d’enquête spécialisés travaillent davantage ensemble. Depuis deux ans, les policiers de la sécurité publique et de la PJ alimentent une banque d’informations communes pour mieux lutter contre les trafics dans les cités.