Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Les négociations post-Brexit toujours dans l’impasse
L’horloge tourne, mais les négociations commerciales post-Brexit entre le Royaume-Uni et l’Union européenne n’avancent toujours pas. À la veille d’un entretien entre Boris Johnson et Ursula von der Leyen, Londres a renvoyé hier à Bruxelles la responsabilité de faire des concessions pour débloquer la situation et éviter un « No Deal » le 1er janvier. À l’issue de leur neuvième session de négociations – la dernière prévue en l’état –, les deux parties se sont ainsi à nouveau quittées sur un constat de divergences persistantes. Or le temps presse : un compromis doit être trouvé ce mois-ci pour être mis en oeuvre en début d’année prochaine, à temps pour échapper à une rupture brutale des échanges. « J’espère que nous arriverons à un accord, cela dépend de nos amis [sic] », a déclaré le Premier ministre britannique Boris Johnson, estimant qu’il restait « toutes les chances » d’y parvenir… si « nos amis et partenaires [font] preuve de bon sens ». Le négociateur britannique, David Frost, a notamment cité la pêche et les conditions de concurrence équitable comme deux points sur lesquels des gestes de la part de l’UE étaient indispensables. Tout en se disant « inquiet » du peu de temps disponible pour surmonter ces divergences avant le Conseil européen du 15 octobre, échéance fixée par le Premier ministre britannique Boris Johnson. Les Européens se sont, eux, donné jusqu’à fin octobre.
Les prochains jours seront « décisifs »
« Nous manquons de temps », a renchéri la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, proposant de son côté « d’intensifier les négociations ». Elle doit s’entretenir cet aprèsmidi par visioconférence avec Boris Johnson pour faire un « bilan des négociations » et discuter « des prochaines étapes ». « On a besoin d’entendre au plus haut niveau que Johnson veut un “deal” » , a précisé une source européenne. « Les prochains jours » seront décisifs, a affirmé de son côté hier la chancelière allemande Angela Merkel, qui rencontrera le négociateur en chef pour l’Union européenne, Michel Barnier, lundi à Berlin. Alors que les pourparlers sont à la peine, Bruxelles a lancé jeudi une procédure d’infraction contre le Royaume-Uni, en raison de son projet de loi qui remet en question certains des engagements pris dans le traité encadrant son départ. Le texte, approuvé par les députés britanniques et qui doit être examiné par les Lords, revient sur des dispositions pour la province britannique d’Irlande du Nord.