Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
5G : l’État empoche près de 2,8 milliards d’euros
Un joli pactole et un appel au « dialogue » avec les élus réfractaires : l’attribution des premières fréquences 5G aux opérateurs français a rapporté 2,786 milliards d’euros à l’État, a annoncé l’Arcep, le régulateur des télécoms. Initialement prévues en avril mais repoussées en raison de la pandémie de Covid-19, ces enchères ont permis aux opérateurs (Orange, SFR, Bouygues Telecom, Free) d’acquérir 11 « blocs » de fréquences aujourd’hui inutilisés, ouvrant la voie aux premières commercialisations de services 5G dans certaines villes françaises à la fin de l’année. Avant ces enchères, les quatre opérateurs avaient déjà obtenu chacun un bloc de 50 mégahertz (MHz) dans la bande de fréquences allant de 3,4 à 3,8 gigahertz (GHz) sur le spectre électromagnétique, au prix fixe de 350 millions d’euros.
Orange en tête de peloton
Un opérateur ne pouvait pas, au total, acquérir plus de 100 MHz. Et c’est Orange qui a remporté la majeure part des fréquences avec au final 90 MHz de spectre, contre 80 MHz pour SFR, et 70 MHz chacun pour Bouygues Telecom et Free. La 5G suscite toutefois l’hostilité d’une partie de l’opinion, de responsables politiques et d’ONG, qui remettent en question l’intérêt de cette nouvelle technologie, en invoquant des risques pour la santé ou l’environnement. « Après un certain nombre d’échanges dans la société », le président de l’Arcep a en conséquence lancé un « appel au dialogue », affirmant vouloir travailler « main dans la main » avec les opérateurs et les élus pour déployer le réseau 5G sur tout le territoire. Le gouvernement présentera jeudi prochain « des premières mesures » concernant la consommation énergétique des antennes de téléphonie mobile, avant le lancement à venir d’« un plan de contrôle » sur l’exposition aux ondes 5G, a indiqué le secrétaire d’État au numérique, Cédric O. Qui a aussi promis que les élus seraient « systématiquement » prévenus de l’arrivée d’une antenne 5G à travers la création d’un « comité spécifique », dont la première réunion se tiendra le 22 octobre.