Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
« Pas de football sans politique sociale »
Avocat marseillais de 58 ans, François Ponthieu est candidat à la présidence de la Ligue Méditerranée. Il se présente face au président sortant, l’avocat niçois Eric Borghini (voir l’interview de ce dernier dans notre édition du 26 septembre). Avant les élections fixées au 7 novembre, M. Ponthieu se présente et dévoile son programme.
M. Ponthieu, quel est votre parcours dans le football ?
Jeune, je jouais gardien de but au SMUC (Stade Marseillais Université Club) où j’ai notamment évolué en juniors critérium. Ensuite, j’ai joué en équipe universitaire et j’ai aussi été arbitre pendant neuf mois. Une expérience très compliquée, où les insultes pleuvaient pour un oui ou un non. Hors terrain, j’ai été notamment président de la DNCG professionnelle (-) pendant deux mandats. Deux mandats, c’était suffisant. Il fallait un renouvellement. J’ai ensuite été élu et siégé au conseil fédéral pendant deux ans jusqu’à l’affaire Knysna. J’ai aussi été président de la commission des agents sportifs à la FFF puis je me suis présenté deux fois à la présidence de la FFF en et . La première fois contre Noël Le Graët. Malgré une belle campagne, j’ai été battu. Et la deuxième fois dans une fusion des listes avec Jacques Rousselot (président de l’AS Nancy à l’époque, ndlr) mais il a été battu.
Vous avez brigué deux fois la présidence de la FFF. Pourquoi vous présentez-vous à la Ligue Méditerranée ?
Les gens peuvent se dire : « Il n’a pas réussi à avoir la fédé, alors il vise la Ligue ». Mais je n’ai pas d’ego, je suis assez humble. Ce qui m’intéresse, c’est de faire passer des idées. Et si je peux le faire au niveau de la Ligue Méditerranée, ce sera très bien.
Quelles sont vos idées ?
Je pense qu’on ne peut pas mener une politique dans le football sans politique sociale. Pour moi, c’est le plus important. Il faut permettre aux jeunes, par le foot, de découvrir d’autres horizons. Les instances du football n’insistent pas assez sur ce point primordial. Par exemple, il faut permettre d’avoir un accès à l’entreprise par des stages, grâce à des partenariats (Photo DR) avec les associations et les fédérations d’entreprises, avec le Medef local, avec Pôle emploi. Je souhaite aussi renforcer les partenariats avec les universités et les écoles de commerce, les écoles d’avocats, pour que les étudiants aient un cursus qui leur permet de faire un stage, bénévolement, dans un club pendant au moins mois afin d’aider ce dernier dans sa gestion et à se structurer. J’aimerais également donner la chance d’accéder à la culture par le biais du foot. Cela peut passer par des partenariats avec les théâtres ou les opéras pour faire naître des vocations. Mon ambition est aussi de rapprocher les cultures et les communautés en organisant un grand tournoi avec des équipes de chaque pays de la Méditerranée.
Il y aurait des Arabes, des Juifs et on pourrait montrer qu’on peut jouer tous ensemble alors qu’on a des origines différentes. Si on va dans les quartiers avec un message comme ça, c’est un message très fort.
« Etre impitoyable avec la violence » Un message humaniste...
Les relations humaines, c’est ma passion. Moi, ça me plaît d’aller sur les terrains. C’est un peu la politique de la merguez. Se réunir autour d’un barbecue, cela permet de créer de la convivialité.
La lutte contre la violence ?
C’est un autre point important. Actuellement, on ne prévient pas assez et on n’est pas assez sévère dans ce domaine. Si je suis élu, le club qui ne maîtrisera ni la violence de ses joueurs, ni de ses spectateurs, ira faire son championnat ailleurs, mais ne participera pas à celui de la Ligue. Il faut être impitoyable avec la violence. Celui qui veut jouer au football, il vient jouer au football, celui qui veut faire du MMA, il va faire du MMA. Mais il ne peut pas faire les deux en même temps.
D’autres mesures de votre programme ?
Je serai bénévole à %. Je m’engage à ne pas prendre un centime de la Ligue, que ce soit en remboursements de frais ou autre. C’est la contribution que je veux faire au football amateur. Oui, je vais perdre de l’argent si je suis à la tête de la Ligue. Mais j’ai un cabinet d’avocat qui tourne. Je serai moins présent au cabinet, mais il y a un moment où il faut donner un peu de son temps et de son argent à son pays, c’est normal.