Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Deux pompiers engloutis juste à côté du village
Les visages sont tendus. Au carrefour de la Bollène, sur la route qui relie Lantosque, à moins de deux kilomètres de Roquebillière, les sapeurs-pompiers et le commandant Guidicelli ont installé leur QG de recherche. Un hélico de la Sécurité civile assure les rotations au-dessus de la vallée dévastée dans l’espoir de retrouver Loïc et Bruno, leurs deux collègues portés disparus depuis la veille. Chaque minute qui passe, malgré la rotation permanente des hélicoptères et les missions d’une dangerosité extrême que les hommes du Groupement de reconnaissance et d’intervention en milieux périlleux (Grimp) enchaînent depuis l’aube, rend de plus en plus faible l’espoir de retrouver les deux secouristes vivants.
Littéralement engloutis
C’est vendredi autour de 18 heures que le drame s’est noué. L’équipe des deux pompiers, un capitaine et un pompier volontaire de la vallée, était dépêchée sur Lantosque, où les éléments déchaînés menaçaient plusieurs habitations. Sortant de l’enfer de Roquebillière, le véhicule empruntait la M2565 qui, alors, semblait n’avoir subi aucun dégât malgré la montée des eaux fulgurantes. À moins de deux kilomètres de là, au carrefour vers la Bollène, une petite partie de la chaussée s’est certes effondrée, mais la route reste suffisamment large pour que les deux secouristes décident de prendre l’embranchement vers Lantosque. Il fait nuit noire, les trombes d’eau qui s’abattent alors sur la vallée rendent encore plus délicate toute visibilité… Et là, le drame survient. Creusée par les flots en furie, la berge qui surplombe le lit de la rivière de dix mètres glisse, s’affaisse et s’ouvre comme un gouffre béant lorsque la voiture d’intervention l’emprunte… La suite est terrible. Le véhicule disparaît dans des dizaines de milliers de mètres cubes d’un maelstrom de terre, de goudron et d’eau.
Plus d’espoir
Toute la journée hier, avec acharnement, les gendarmes et les pompiers ont tenté de retrouver leurs deux collègues. Périlleuse, mais vaine recherche. Hier soir, la voiture n’avait pu être localisée sur tout le parcours de la Vésubie jusqu’à la confluence avec le Var. « C’est très mauvais signe, le pire des signes même ? Je crois qu’il n’y a plus d’espoir », confirmait en off un des pompiers sur place. Sur le site Facebook du SDIS 06, des dizaines de témoignages de soutien étaient postées… comme pour maintenir l’espoir hélas si ténu d’une fin heureuse.