Le préfet : « La Roya prioritaire »

Qu’avez-vous ressenti en survolant les zones sinistrées ?

« C’est un véritable bombardement. Une bombe météorologique. Les spécialistes qui survolent les zones en question le confirment. Ce sont des territoires dévastés. C’est une catastrophe naturelle. »

Cet épisode va être reconnu comme tel ?

Nous avons déjà une liste de quarante communes qui sera traitée par le gouvernement dès ce lundi. La déclaration de catastrophe naturelle ne va pas tarder, ainsi que le Premier ministre s’y est engagé samedi. De la même manière, nous allons pouvoir mettre à disposition des aides financières d’urgence pour les sinistrés. Nous avons commencé avec les maires le recensement de ceux qui en ont le plus besoin.

Quelles sont les principales difficultés sur le terrain ?

D’abord la communication. Nous avons porté l’effort ce dimanche sur la mise en place de moyens de transmission, notamment les transmissions satellitaires. Mais nous n’avons pas pu établir des contacts avec toutes les communes. C’est encore difficile avec trois communes, La Brigue, Tende et Saorge.

Concernant les voies de communication, est-ce que vous avez connu des avancées ?

On peut considérer que les villages de la Vésubie et de la Tinée sont maintenant joignables par des itinéraires routiers de fortune. L’acheminement des moyens de secours va pouvoir être réalisé par voie routière pour les groupes électrogènes, l’eau, la nourriture et le carburant. Cela va nous permettre de concentrer les hélicoptères sur la vallée de la Roya, où les choses sont plus compliquées.

Certains estiment que la Roya n’a pas fait l’objet du même traitement que la Vésubie et la Tinée…

Les priorités ont été données sur le plan thématique et non géographique. Il y a des améliorations dans la Vésubie et la Tinée. La Roya est clairement prioritaire depuis la nuit dernière. Nous concentrons les moyens là où il y en a le plus besoin. Ceux qui sont prioritaires, ce sont les plus vulnérables. Partout.

Combien d’évacuations ont été opérées depuis samedi ?

Nous en sommes à  évacuations, avec  hébergements à Nice. C’est d’abord l’état sanitaire des personnes qui commande, sur la base du volontariat. Certaines personnes refusent d’être évacuées. Nous travaillons sur l’évacuation d’un Ehpad de Saint-Martin ce lundi. Un énorme travail est réalisé par les maires qui connaissent très bien leur population. Ils sont accompagnés par des militaires de la gendarmerie et des sapeurs-pompiers.