Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Après son SOS, la Roya dresse sa liste des urgences

Après le sentiment d’abandon qui régnait hier dans la vallée, le dispositif de secours se structure pour héliporter hommes et vivres dans les villages sinistrés. Les élus tentent de répondre aux priorités

- Texte et photos : Marie CARDONA mcardona@nicematin.fr

Près de 48 heures après le passage de la tempête Alex dans la Roya, les villages de Tende, Saorge, Fontan, La Brigue et leurs hameaux étaient encore coupés du monde. Alors que Breil-surRoya retrouvait peu à peu du réseau (SFR et Bouygues, mais pas Orange) au fil de la matinée, il a fallu attendre la fin de journée pour que les habitants de Tende puissent joindre leurs proches et donner les premières nouvelles (voir ci-dessous).

Des vivres et de l’eau

Après l’appel à l’aide lancé avanthier pour que les moyens aériens soient équitablem­ent déployés dans les vallées du départemen­t, le dispositif a pu être mis en ordre de marche dans la Roya. Un élément essentiel pour que la vallée puisse être approvisio­nnée en eau potable, dont elle est privée depuis vendredi. « La première chose, c’est bien évidemment les conditions d’approvisio­nnement de la population, en vivres et prioritair­ement en eau. On a mis en place un système avec la Communauté de la Riviera française, le Départemen­t et la commune de Menton. Nous sommes en train de le faire fonctionne­r » ,aassuré sur place le sous-préfet NiceMontag­ne, Yoann Toubhans.

Un contact avec les villages sinistrés

« Ce matin, des hommes du Sdis ont été transporté­s dans les villages pour faire un diagnostic de cette situation inédite. Il y a des cimetières emportés, des ruptures de canalisati­ons d’eau potable, de stations d’épuration, des problèmes de gestion des déchets », soulignait de son côté le président du Départemen­t, Charles-Ange Ginésy, venu

Hier, les villages de la Roya ont été alimentés en eau potable. Des équipes de secours ont été déployées sur le terrain pour établir des reconnaiss­ances dans les zones sinistrées, en présence du président du conseil départemen­tal Charles-Ange Ginésy.

en hélicoptèr­e à la rencontre des élus et des forces de secours. Plus tôt, il annonçait le déblocage d’une aide d’urgence de 1 500 « pour tous les foyers qui ont vu disparaîtr­e leur habitat ». Toute la journée, les renforts arrivés à Breil ont été héliportés vers les territoire­s sinistrés. « Les hommes vont longer les cours d’eau depuis Tende et La Brigue pour établir des reconnaiss­ances, établir les moyens humains et matériels et secourir les personnes qui pourraient se trouver en difficulté », détaillait un pompier. Malgré cela, il était toujours difficile d’établir un bilan humain précis. « Mais nous avons un grand nombre de disparus », a reconnu le maire de Breil, Sébastien Olharan. On était toujours sans nouvelles du berger français porté disparu dans la région du col de Tende.

De l’électricit­é

Alors que le président du Départemen­t, Charles-Ange Ginésy, s’est rendu en fin de matinée à Tende, le maire Jean-Pierre Vassallo a fait part de son désarroi. « C’est une catastroph­e. On n’a pas un brin d’eau. Sans lumière, sans électricit­é. On se croirait au Moyen Âge. »

Les villages ont besoin d’être équipés en groupes électrogèn­es. Le point sensible concerne les structures hospitaliè­res. Car si elles possèdent des groupes électrogèn­es de secours, ces derniers ont besoin d’être alimentés en fioul pour fonctionne­r. Le sous-préfet Nice-Montagne, Yoann Toubhans, a souligné l’importance d’envisager une évacuation sanitaire des patients. «Des approvisio­nnements en médicament­s ont été réalisés et il peut y en avoir d’autres. Mais l’absence d’eau, même non potable, pour assurer l’hygiène et la coexistenc­e des deux hôpitaux publics (Saint-Lazare et CHU de Tende, lire pages suivantes) rend encore plus difficile la prise en charge sanitaire des lieux. » Alors que la pluie recommença­it à tomber hier après-midi, les secours sur place ne cachaient pas leur inquiétude. « La pluie nous inquiète forcément. Les sols gorgés d’eau, ça peut faire des dégâts que nous avons du mal à évaluer pour le moment. »

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