Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Un dauphin découvert mort au Trayas
Une balade sur les rochers du littoral raphaëlois et soudain, la lumière du soleil réfléchit de mille feux sur la plage. À un endroit où d’ordinaire, sable et roches se mélangent mais n’éblouissent pas… C’est justement cette lumière inhabituelle qui intrigue Christian Puech, photographe et explorateur habitué du milieu maritime, actuellement de passage à Saint-Raphaël. L’homme décide de s’approcher. Et observe, au beau milieu d’une matinée d’automne, un dauphin mort, échoué sur une crique du Trayas, attenante à une propriété privée d’un milliardaire d’origine russe. Avec le gardien de la demeure, ils s’approchent afin de confirmer leur première intuition. Sur le flanc, sans blessure apparente, la jeune femelle d’1,20 m de long est inanimée. Elle est dans un état proche de la putréfaction. Mais, elle ne porte ni trace d’entaille, ni filet de pêche autour d’elle ou dans la gueule. « C’est ce qui m’a alerté et m’a poussé à me questionner », explique, Christian, originaire de Montpelliérain, entièrement dévoué à la cause animal.
La cause de la mort n’est pas déterminée
Deux policiers municipaux sont alertés et arrivent sur les lieux accompagnés d’un camion des services techniques de la Ville. Ce qui fait craindre le pire au passionné de nature. « Ils ont emporté le dauphin sans l’analyser. Alors que c’est primordial de le faire. Déjà car il faut signifier l’échouage au Réseau national (RNE), mais pour aussi savoir de quoi il est mort. En connaître davantage sur le degré de pollution des mers ». Contactée, la municipalité de Saint-Raphaël assure que la procédure a été respectée. « Les employés de mairie ont emmené l’animal au centre technique municipal pour qu’il soit autopsié par un vétérinaire agrégé » , affirme Michel Kaidomar, conseiller municipal délégué au nautisme. « La classification de ce dauphin – au ventre blanc et dos bleu – ainsi que le résultat de l’autopsie seront connus dans la semaine ».
Pèlerinage méditerranéen pour l’environnement
Pour Christian Puech, il n’y a aucun doute – ou presque. Sans blessure apparente, rien d’autre que la pollution a pu enlever la vie au cétacé. « Même si elle est moins forte cette année à la sortie du confinement et d’un été de vacances avec moins de bateau en mer », observe l’expert aux cinquante pays visités à son actif.
C’est d’ailleurs dans cette optique qu’il se trouvait en bord de Méditerranée cette semaine. De Montpellier à Saint-Raphaël – « Car l’Esterel marque la fin d’une immense baie de Nice à Cannes et donc récupère tous les déchets » – il a arpenté les rivages, avec son appareil photo dans les mains pour rendre compte de l’évolution en milieu maritime. Histoire d’alerter, encore un peu plus, sur un développement durable « dans la tête des gens mais pas encore dans les actes ».